ETA est mort… vive ETA ? quelle légitimité des chefs sans armées…

Peut on critiquer, acquiescer, être d’accord ou non?

Quand il s’agit d’une armée, critiquer les chefs et leur prérogatives est une impossibilité, car alors, cela risquerait de mettre en péril cette armée.

Quand l’armée n’existe plus, la légitimité des chefs, peut elle continuer à être absolue?

Dans ce cas là, le chef doit admettre que son infaillibilité (comme celle du Pape), n’a plus la même valeur: son rôle n’est plus militaire et absolut, mais est devenu politique (ce qui sous tend qu’il peut avoir à expliquer et à convaincre, comme n’importe quel politique).

Parfois coexistent et coïncident deux types de morale: une morale politique et une morale de guerre. Aucune des deux n’est similaire.

Dans le cas de la morale politique, le jeu de poker, ou des échecs, peuvent définir quelles sont les contraintes morales(le jeu d’échec pour les meilleurs, le poker pour les moins altruiste, ou plus rapide et malhonnêtes).

Dans le cas d’une morale de guerre, il s’agit d’un minimum d’éthique (différent de pas d’éthique du tout), et d’un maximum de cynisme basé sur la survie, sauf si on veut gagner le respect ou le rêve des générations futures (auquel cas la victoire escomptée n’est pas, seulement, la plus visible).

(comme d’habitude, l’opportunité du petit texte d’introduction, n’est pas nécessairement visible, ou sembler en réel rapport avec le texte qui suit)

ETA est mort… vive ETA ?

Allande Socarros, 15 Juin 2018, site web

« Eskerrak zuri (merci) ETA » ou encore « Gora (vive) ETA » écrit sur de nombreux murs du Pays Basque (nord et sud) et le monogramme à la hache et au serpent peint au pochoir sur tout support possible… pour une organisation clandestine censée avoir mis en scène sa mort, Euskadi Ta Askatasuna semble ces derniers temps plus vivante que jamais, du moins dans la propagande visuelle ! Au grand dam, peut-être, de tous ces auto-proclamés « Artisans de la paix » qui vont éventuellement se pencher sur la définition de l’expression « être Gros-Jean comme devant »… À moins que, n’ayant jamais été vraiment dupes, ils vont avaler cette couleuvre là aussi, comme prix de leur ambition à se la jouer Ghandi, d’entre Adour et Bidasoa. Pour certains des acteurs politiques de cette imposture, ceux situés plutôt dans les rangs des non-abertzale, il s’est sans doute aussi agi d’un pur calcul politico-électoraliste. Les prochaines échéances de passage devant les urnes joueront à cet égard le rôle de juges de paix – sans jeux de mots ! – entre les nombreux vrais et faux crédules et les quelques lucides qui auront eu à coeur de résister à cette opération de pure communication visant à transformer une défaite politique avérée en sortie, pas vraiment glorieuse, par le haut. Le cas échéant, il sera tout de même bon de rappeIer à tous ces tartuffes que le fait de permettre à une organisation ayant utilisé le crime comme moyen d’action politique, de mener le jeu à sa guise jusqu’au bout, les disqualifie quelque peu pour dénoncer désormais le « terrorisme » ou toute forme d’action violente. En tous les cas, leur crédibilité en la matière sera pour le moins sujette à caution.

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