COMMUNIQUE DES ELUS UNION CALEDONIENNE DU GROUPE FLNKS, Mercredi 29 juillet 2009

800px-flag_of_new_caledoniasvg Alors que la Nouvelle Calédonie est engagée dans un véritable processus de décolonisation à travers l’Accord de Nouméa signé le 5 mai 1998 entre l’Etat français, le FLNKS et le RPCR, on constate depuis quelques années que l’Etat français, déploie une stratégie de reconquête du pouvoir, l’objectif  étant de freiner l’émancipation du pays afin d’enrayer sa marche vers l’accession à la pleine souveraineté.

Ainsi depuis son élection à la présidence de la République française en 2007, le président Nicolas Sarkozy met en place de façon méthodique son plan pour « l’outre mer » destiné essentiellement à contrer les aspirations à l’indépendance  et ce au nom de la vieille rhétorique gaullienne de la « grandeur de la France », cette  France dite des «  trois océans » sur laquelle « le soleil ne se couche jamais ».

L’organisation des « Etats généraux de l’outre mer », le « Grenelle de la mer », la mise en place d’un « conseil interministériel outre mer » les nombreux déplacements des ministres vers les colonies, démontrent à l’évidence une reprise en main de l’Etat, guidée par une opposition farouche à l’indépendance des « outre-mers ». S’agissant de la Nouvelle Calédonie, le président Nicolas Sarkozy a donné la ligne à suivre lors du dernier comité des signataires le 8 décembre 2008, comme le rappelait Harold Martin au Congrès : «  Si le moment venu les partenaires de l’accord de Nouméa souhaitent le faire évoluer et engager la Nouvelle Calédonie dans des perspectives nouvelles au sein de la République française, qu’ils sachent qu’ils pourront compter sur mon appui et que je ne ménagerai pas mon soutien aux solutions les plus novatrices sur le plan juridique afin de reconnaître et de garantir la personnalité et les pouvoirs de la Nouvelle Calédonie dans la France ».

La tenue du troisième sommet France-Océanie en Nouvelle Calédonie ce vendredi 31 juillet 2009 relève de cette politique pensée et voulue par le président de la République.  Comme l’a précisé Madame Marie Luce Penchard, secrétaire d’Etat chargée de l’outre mer le mardi 28 juillet devant les élus du congrès du Pays, la décision de faire de la Nouvelle Calédonie le « point d’appui principal des forces françaises dans le Pacifique » confirme « la place de la France comme puissance militaire dans la région ».

Dans cet esprit,  la Nouvelle-Calédonie devient ainsi une plate forme pour la défense des intérêts supérieurs de la France dans notre région  Pacifique sous couvert d’assistance aux Etats insulaires et sous l’alibi du développement durable et de la défense de la biodiversité marine.  Notre pays, en voie d’émancipation est ainsi instrumentalisé par l’autorité de tutelle qui prétend l’accompagner  dans son insertion régionale alors que cette capacité lui est déjà offerte par l’Accord de Nouméa.

Les élus de l’Union-Calédonienne du Groupe FLNKS au Congrès et au Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie   se refusent à  jouer le rôle de faire valoir pour une cause qui n’est pas la leur et restent fortement ancrés dans le processus irréversible de l’Accord de Nouméa qui conduit à la pleine souveraineté du Pays Kanak. Afin de réaffirmer haut et fort leur attachement à la dynamique d’émancipation, les élus Union calédonienne du groupe FLNKS décident de s’opposer à la tenue du sommet France Océanie en Nouvelle Calédonie. Ils demandent par ailleurs aux pays frères : mélanésiens, polynésiens, micronésiens ainsi qu’à l’Australie et à la Nouvelle Zélande de ne pas cautionner la stratégie hégémonique de la France dans notre région du pacifique, en s’abstenant de participer à cette mascarade orchestrée depuis Paris.

Les élus Union Calédonienne du groupe FLNKS au Congrès et au Gouvernement rappellent enfin que les Nations-Unies ont décrété l’année 2010 comme étant la fin de la décennie internationale pour l’élimination du colonialisme, il est donc grand temps pour la France de tourner la page de l’histoire coloniale en accompagnant ses territoires vers une véritable démarche d’émancipation au lieu de continuellement les enfermer par des tours de passe-passe, dans les mailles d’un filet au nom de la grandeur d’un empire à jamais révolu mais hélas resté gravé  dans la tête de quelques esprits nostalgiques. C’est en prenant en compte la volonté des peuples à disposer d’eux-mêmes que la France peut s’en sortir grandie et digne.

Le chef de groupe FLNKS
R.WAMYTAN

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