LE 7 TOUS A HELETTE

Rendez-vous nous est donc donné le jeudi 7 août 2008, à Hélette, à 19 heures, pour un nouvel omenaldi à Popo Larre. Un hommage de plus penseront certains tandis que d’autres trouveront toujours un motif pour ne pas y être. Parce que ce sont les vacances, parce que la famille, les amis, un engagement pris par-ci, une invitation par là. Mille et une raisons pour ne pas être à Hélette ce jeudi.

Il n’est pas question ici de culpabiliser quiconque, pas plus que de se placer en donneur de leçon. Mais il est important de rappeler que Popo, dont nous marquerons à l’occasion de cet omenaldi le quart de siècle de sa disparition, était un jeune parmi les jeunes, abertzale parmi abertzale, généreux, travaillant sans relâche à la revitalisation de notre pays. Il se donnait sans compter parce que conscient que la vie à du sens, et qu’être Basque en terre basque n’est pas le fruit d’une quelconque grâce, mais bien la conséquence d’une volonté affirmée, d’un combat quotidien, d’un désir transcen- dant toutes les difficultés, les périls. Il nous faudra être sur la place d’Hélette ce 7 août, pour tout simplement rendre hommage à un jeune homme de notre pays basque – un abertzale –, qui a donné le meilleur de lui même.

Il est des rendez-vous à ne pas rater dans la vie tels qu’être présent en un moment où au-delà des divergences politiques, idéologiques, l’on est rassemblé pour saluer la mémoire de l’un des nôtres, fils d’Euskal Herri, dont la disparition demeure pour chacun de nous une interrogation à laquelle nous voulons qu’enfin réponse soit portée. Nous le lui devons. Nous le devons à sa famille. Nous le devons à notre conscience, individuelle et collective.

Des chanteurs, danseurs, musiciens et bertsulari participeront à cet omenaldi. Ils seront les porteurs d’un message clair comme de l’eau de roche : Euskal Herria vivra par la volonté de ses filles et fils. L’euskara et notre culture vivront car telle est notre volonté. Popo était porteur de ce même désir de vie, acteur de ce même combat au quotidien. Nous serons à Hélette ce jeudi 7 août pour le rappeler et affirmer haut et fort que, 25 ans après le premier «Nun da Popo ?» crié dans une forêt landaise, la question reste tout aussi cruellement posée mais que les bâtisseurs continuent leur labeur, jour après jour, à Hélette comme dans tout Euskal Herria…

IL Y A 25 ANS, JEAN-LOUIS LARRE NUN DA POPO ?

Le jeudi 7 août prochain fera 25 ans que Popo Larre, militant d’Iparretarrak a disparu suite à la fusillade dite de léon. Vingt-cinq ans que ses camarades de lutte et de trés nombreux Basques demandent à l’Etat quel sort a été réservé à Popo suite à la chasse à l’homme consécutive à cette fusillade dans les Landes. Un quart de siècle que la question est posée : « Nun da Popo ? »

Un nouvel hommage lui sera rendu le 7 août prochain, sur la place d’Hélette, à 19h. Heure à laquelle, vingt cinq ans plus tôt, s’est produit cet échange de tirs entre militants d’IK et militaires français. Nous devrons être nombreux ce jour-là pour témoigner de notre solidarité à toutes les femmes et les hommes de ce pays qui ont eu à souffrir et continuent à souffrir de la répression. Nous devrons être nombreux lors de cet Omenaldi pour exiger de l’Etat français qu’il réponde à la question : « Nun da Popo ? ». Nous devrons être nombreux ce 7 août 2008, à Hélette, pour affirmer que la lutte continue et qu’elle ne trouvera une issue que dans la négociation.

Le jeudi 7 août 2008, à 19h, toutes et tous à la place d’Hélette !

Popo, gogoan zaitugu !

LA HAINE ENTRETENUE

Le mercredi 28 mai, dans un entretien accordé au Midi Libre, Filipe Bidart évoquait sa situation personnelle et donnait son avis sur la situation politique touchant Euskal Herri. Un entretien qui ne faisait que confirmer ce que Filipe a toujours clamé, défendu, avec conviction et sens des responsabilités.

Cela n’a pas été du goût du sénateur maire UMP de Béziers, Raymond Couderc, qui, dans le même journal, a réagi de façon on ne peut plus agressive. Rappelons que Monsieur Couderc est cet homme qui la veille de l’arrivée de Filipe à Béziers avait organisé une cérémonie très médiatisée au monument aux morts « A la mémoire des gendarmes et policiers assassinés par des bandits et des terroristes ».

Cette fois, dans un article intitulé « Il est incapable de sortir de sa logique de tueur » le premier magistrat Biterrois – bien que reconnaissant que Filipe s’était « comporté de façon convenable » depuis son arrivée à Béziers -, se demande « est-ce qu’ils sont capables de s’amender, ces gens-là ? ». S’amender de quoi ? Comment un responsable politique, sénateur de surcroît, peut-il oser avancer pareille idée ? Filipe, comme l’ensemble des Abertzale qui ont eu – ou ont – à faire avec à la justice d’un des deux Etats mis en cause par la question basque, l’Etat français et l’Etat espagnol, ont agi dans le cadre d’une résistance. L’Histoire est chargée de situations comparables à celle que notre peuple vit depuis si longtemps. Une Histoire qui a retenu certains noms de résistant(e)s, mais en a aussi oublié beaucoup. L’oubli qui d’ailleurs est le meilleur des alliés de celles et ceux qui ne cessent de réitérer les mêmes fautes, les mêmes injustices, sources de malheurs et de chaos, mais aussi -fort heureusement sources de tant de résistance, de sursaut de vie et de dignité. Ces résistant(e)s n’ont à s’amender de rien du tout. Ils ont agi en conscience. Mus par un désir de Justice. L’Histoire leur donnera raison, comme elle a déjà donné raison à bien des « terroristes » célèbres, tels que Jean Moulin, Nelson Mandela, Yasser Arafat  et autre Gerry Adams. Que l’on nous épargne donc de si lamentables envolées de la part de pseudo responsables politiques. Et que chacun agisse de façon à raccourcir le chemin qui reste à faire pour parvenir à instaurer les conditions d’une paix juste et durable en Euskal Herri. Filipe a clairement indiqué – à plusieurs reprises – que son action s’est inscrite et continue à s’inscrire dans la recherche de la résolution du conflit en cours. Dont acte.

MADDI HEGUY, BETI HOR !

Ce samedi 21 juin 2008, fait 21 ans que Maddi Héguy, -UDA pour ses camarades de combat d’Iparretarrak- est décédée dans des condit- ions particulièrement tragiques suite à son arrestation par les agents de la Police de l’Air et des Frontières (PAF).

Nous ne l’avons pas oublié. Pas plus que nous n’oublions celles et ceux qui ont payé et paient au prix fort leur désir de voir notre peuple se libérer, s’émanciper.

L’exemple de l’engagement total qui fût celui de Maddi ne peut que nous amener à nous poser la question sur l’engagement qui est nôtre, ici et aujourd’hui. Mais éga- lement sur la nature de notre Idéal et l’es- prit qui guide notre pensée et nos actes. Questions qui en cette période de rappel des événements de Mai 68 devraient se poser tout particulièrement aussi à toutes celles et ceux qui n’acceptent pas l’ordre injuste qui chaque jour s’impose au plus grand nombre.

Maddi avait placé le curseur de son enga- gement personnel trés haut. A un point qu’elle considérait comme en adéquation avec la gravité de la situation qui s’imposait à nous en Iparralde. Elle s’en est expliquée suite à l’évasion qu’elle fit de la maison d’arrêt de Pau.

A l’évidence, les temps ont changé. A l’évidence, le don de soi se fait à dose plus restreinte et concerne un nombre de personnes engagées qui semble ne pas aller en augmentant. Il y a crise des vocations !

Pourtant, la situation n’en est pas moins grave. Ces deux dernières décennies n’ont pas été marquées par une évolution telle que nous puissions nous penser hors de danger. Bien au contraire. Ce passé récent a été celui d’une inexorable avancée des forces réaction- naires. A la force brutale d’antan, s’est ajoutée la puissance ma- chiavélique des médias, et l’incommensurable immoralité et perver- sité des décideurs. L’adversaire d’aujourd’hui a une puissance de nuisance supérieure à tout ce que nous avons pu connaître de par le passé. Ne pas s’en rendre compte, ne pas en avoir une juste conscience nous sera fatal.

L’exemple de lucidité et de détermination de Maddi doit aider chacun(e) d’entre nous à trouver en soi les ressources pour faire le bon choix d’engagement. Chacun apportant son expérience, ses compétences, son expertise, sa détermination, au tronc commun de notre lutte de libération nationale et sociale.

EKAITZA

EUSKAL HERRI, KANAKY : SOLIDARITE

La délégation citoyenne d’Iparralde présente à New York pour par- ticiper aux travaux de la session de l’ONU consacrée aux droits des peuples autochtones avait rencontré nombre de représentants de peuples en lutte. Parmi lesquels, des représentants du peuple Kanak. Les discussions avaient, entre autres, permis d’évoquer la question des relations entre autochtones et non autochtones sur la terre de Kanaky. C’est suite à ces échanges riches et fraternels que Autonomia Eraiki a tenu à adresser aux Kanaks ce message de solidarité. Avec un mot à l’adresse des filles et fils d’Euskal Herri qui vivent et travaillent en Kanaky.  Autonomia Eraiki a tenu à rappeler à ces derniers le devoir qui nous incombent dans nos relations avec les peuples qui nous accueillent sur leur terre.

Nous saluons du Pays basque nos frères Kanaks avec qui nous avons participé à l’Assemblée des Peuples Autochtones qui s’est déroulée au siège des Nations Unies à New York, en début du mois de Mai.

Lors de ces rencontres nous avons pu mesurer la détermination des peuples autochtones qui veulent s’affirmer et vivre debout face aux politiques négationnistes ou assimilationnistes plus ou moins mas- quées des Etats ainsi qu’aux pratiques de recherche de profit destructrices et uniformisatrices des multinationales.

En ce qui nous concerne, nous pressentons un combat de longue haleine pour faire appliquer par l’Etat français la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones qu’elle a signé en Septembre 2007

Nous profitons de ce message pour saluer aussi nos concitoyens du Pays Basque qui travaillent en Kanaky. Nous savons que beaucoup d’entre eux ont pu développer des liens d’amitié avec leurs hôtes qui ont accepté de les accueillir sur leurs terres, pratiquant ainsi au quotidien la solidarité entre les peuples. Quand à ceux qui se com- portent comme des colonisateurs qu’ils sachent que la reconnais- sance et le respect que nous revendiquons en tant que Basques ne peuvent être compréhensibles que par le respect que nous expri- mons envers les peuples avec qui nous cohabitons.

C’est dans le respect de la volonté d’émancipation des peuples autochtones qui a été exprimée avec force lors de la 7ème session de l’Instance Permanente des Nations Unies que nous réaffirmons notre solidarité envers le Peuple Kanak et notre volonté de travailler avec l’ensemble des Peuples qui luttent pour la reconnaissance de leurs droits.

Autonomia Eraiki