TIBET : FAUSSE AUTONOMIE ET VRAIE PERSÉCUTION

800px-flag_of_tibetsvgUne publication précédente sur ce blog nous aura permis de comprendre que le «système des autonomies ethniques» mis en place dans la République populaire de Chine est une pure supercherie, apanage de tout régime totalitaire. Parmi les peuples asservis par l’impérialisme chinois – en fait la domination exercée par l’ethnie Han, numériquement très majoritaire, sur toutes les autres –, celui du Tibet bénéficie au moins d’un certain écho médiatique dû pour une bonne part aux efforts de sensibilisation réalisés par une diaspora très active. Le fait boudhiste a aussi son importance dans le soutien dont les tibétains peuvent se targuer à travers le monde.

De la sorte, il a toujours été de bon ton dans une certaine intelligentsia – ou qui se croie telle –, en particulier française, de faire montre d’une solidarité de façade avec les tibétains qui se battent pour recouvrer leur droits historiques nationaux annéantis par l’invasion chinoise de 1956. Ces mêmes moralistes de salon et autres pourvoyeurs de magazines people ne sauraient bien évidemment élargir leur réflexion aux pratiques passées et présentes de l’autoproclamé «Patrie des Droits de l’Homme». Allons donc ! La négation des droits d’un peuple – de plusieurs en l’occurrence – et les politiques d’oppression, en particulier culturelles, ne peuvent en aucun cas avoir cours dans un pays qui ne se prive pas de donner des leçons de démocratie à tous le monde ! Enfin… à presque tout le monde, car les bons sentiments passent vite au second plan dès lors que les intérêts économiques entrent en ligne de compte. C’est ainsi que l’on a pu assister à la triste pantalonade du mystificateur agité logeant actuellement au Palais de l’Élysée qui a commissionné son épouse pour rencontrer le Dalaï Lama tandis que de son coté il faisait risette aux dictateurs de Pékin.

Le texte que nous vous proposons çi-après complète l’analyse du système des pseudo-autonomies à la chinoise et s’efforce de tracer des perspectives pour le Tibet. Le véritable travail intellectuel est là… pas dans les faux-semblants des professionnels de l’auto-promotion. (suite…)

L’ AUTONOMIE EN TROMPE-L’OEIL DES «MINORITES ETHNIQUES» EN CHINE

200px-flag_of_the_peoples_republic_of_chinasvgLa répression féroce menée début juillet par les forces de sécurité chinoises dans la province «autonome» du Xinjiang à l’encontre de manifestants Ouïgours a fait se braquer, un court laps de temps, les projecteurs médiatiques sur la tragédie vécue par ce peuple de 8,5 millions d’habitants, parlant une langue apparenté au turc et majoritairement de religion musulmane. Mais l’intérêt des médias s’est vite détourné vers des sujets plus «reposants» et dont l’évocation ne risquait pas de susciter l’ire des dirigeants de Pekin, prompts à rappeler que la Chine est un partenaire économique de tout premier plan pour les pays industrialisés. On n’allait tout de même pas mettre en balance… la balance commerciale et le sort d’un peuple balloté par les remous de l’Histoire et, au final, pris au piège de l’impérialisme chinois ! (suite…)

SAHARA OCCIDENTAL, GRAND RIF, BERBERES, AMAZIGHS, KABYLIE

800px-flag_of_western_saharasvgEn effectuant une recherche sur internet avec le mot clé «autonomie», un nombre très important de réponses proposées conduisent à des sites évoquant, détaillant ou argumentant le ‘Plan d’autonomie des provinces du sud’. Sous cette formulation volontairement absconne est désigné le Sahara occidental, d’abord colonie espagnole – jusqu’en 1976 – puis pays occupé par le Maroc dans le prolongement de la ‘marche verte’ du 6 novembre 1975, et qui depuis lors se bat, politiquement et militairement, pour faire appliquer son droit à disposer de lui même. Les Nations Unis elles-mêmes, pour une fois rangées du côté d’un peuple spolié et opprimé, soutiennent le droit à l’autodétermination des saharaouis… mais ne font pas montre d’une grande vigueur pour contraindre le Maroc à mettre en application ce processus. (suite…)

LA MARTINIQUE : AUTONOMIE ET FISCALITE

750px-flag_of_martiniquesvgLe bonnimenteur et spécialiste des effets d’annonce qui sert de Président à la France a donc tiré de son chapeau un nouveau lapin dont on ne sait à quelle sauce il sera mangé : un référendum sur l’autonomie de la Martinique !

Une question à laquelle il faudra répondre par Oui ou par Non, sans savoir de quoi il en retournera, de quoi serait faite cette autonomie… Un saut dans l’inconnu en quelque sorte, qui, s’il ne saurait évidemment inquiéter les martiniquais autonomistes/indépendantistes, risque d’être reçu bien différemment par celles et ceux qui n’ont pas acquis cette conscience. Sans vouloir présumer du pire et penser que l’histoire se répêtera, il ne faut tout de même pas oublier que le 7 décembre 2003, une courte majorité de martiniquais (50,48% de Non contre 49,52% de Oui… et 56,06% d’abstentions !) avait rejeté l’évolution statutaire vers une collectivité unique disposant de la possibilité d’adapter les lois votées par le Parlement français et les réglements édictés par Paris.

Les partis politiques français ayant succursale en Martinique avaient fait un efficace travail de sape pour faire croire que cette bien timide réforme institutionnelle signifierait la fin de l’État providence pouvoyeur de subsides et allocations diverses. On voit là combien l’explication de ce qu’est l’autonomie est un long et patient travail de pédagogie qui se résume au fond en la formule : «c’est mieux que la dépendance aux autres». L’acquisition de l’autonomie, ça se gagne dans les cœurs et dans les esprits avant que de la soumettre à la question.

L’article que nous vous proposons çi-après expose la situation de l’outre-mer français sous l’angle de la tutelle financière et énonce la propective d’une autonomie fiscale, condition sine qua non d’une autonomie politique institutionnelle. Même si on peut y percevoir un discours quelque peu «libéral» – au sens économique – et critique d’un service public pléthorique, il amène un éclairage intéressant sur les données de situation dans ce que d’aucuns appellent, péjorativement, les «confettis de l’Empire». (suite…)

LES DEVOLUTIONS BRITANIQUES

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Le mise en œuvre du processus dit de «dévolution» en Écosse et au Pays de Galles accomplie aujourd’hui douze ans. Frédérique Roux, universitaire et spécialiste des questions politiques et institutionnelles écossaises et galloises, nous avait parfaitement détaillé le contexte et les enjeux de cette évolution, lors de son intervention au «1er Forum sur l’autonomie» en octobre 2007 (cf Ekaitza nº 1100 du 8 novembre 2007).

Le texte qui suit nous apporte un éclairage complémentaire, effectué par un universitaire gallois, qui nous resitue l’objectif poursuivi par le gouvernement britainique du Tony Blair en enclenchant la dévolution. Il s’agissait, pour Londres, comme le dit le titre de l’article de John Loughlin, de «refaire l’union». Cette ambition a été contrecarré essenciellement par la progression des aspirations indépendentistes écossaisses qui s’est manifesté par la victoire – de justesse, mais néammoins importantissime – du Scottish national Party lors des élections locales du 3 mai 2007. Les toutes récentes élections au Parlement européen n’ont fait que confimer la tendance à la volonté souverainiste des écossais, car le SNP a obtenu, au niveau de l’Écosse, 29,1% des voix – 2 députés européens –, devançant nettement le Labour Party (Travaillistes britanniques) qui a recueilli 20,8% des suffrages.

Il est à souligner, en outre, que le processus dit de «dévolution» mis en oeuvre par le gouvernement britainnique à partir de 1997 ne concernait pas, dans l’esprit de ses concepteurs, que l’Écosse ou le Pays de Galles. L’Angleterre elle même devait s’inscrire dans cette évolution institutionnelle que l’on peut définir comme la mise en place d’autonomies internes et une métamorphose en un État de type fédéral. Oui, mais voilà, l’Angleterre a, pour son compte personnel, pratiquement dit «No» et est resté très en retrait des opportunités institutionnelles d’autogouvernement prévues par la dévolution.

Il y a là un intéressant sujet de réflexion quasi-philosophique qui pourrait s’énoncer ainsi : comment une nation dominante, arc-boutée sur le déterminisme historique et les prérogatives d’un État-nation, peut-elle en arriver à refuser d’être elle même ? Comment peut-elle s’oublier, au nom d’une Union britannique devenue largement obsoléte ? C’est au anglais eux-mêmes de répondre à cette interrogation ; personne ne peut le faire à leur place. Mais, il faudra bien aussi que les tenants d’un «Royaume Uni», héritage d’une histoire coloniale, écrite dans le sang et les larmes, admettent que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et à déterminer de manière libre et souveraine leur propre destinée est un droit universel, inaliénable, indissociable. Ce postulat qui ne souffre aucune discussion vaut, évidemment, pour ce qui est de la République (autoproclamée) Une et Indivisible… (suite…)