L’AUTONOMIE : UNE REVENDICATION HISTORIQUE

Le souhait d’une autonomie institutionnelle pour le Pays Basque nord n’est pas – contrairement à ce que certains ‘départamentalistes’ voudraient faire accroire –, une revendication récente.

1945La preuve incontestable en est apporté par le premier des documents PDF que nous vous proposons aujourd’hui. Il s’agît du texte in extenso du Statut d’autonomie du Pays Basque dans la République Française – c’est l’intitulé exact –, présenté à Paris par le député basque Jean ETCHEVERRY-AINTCHART à la première Assemblée Constituante française de l’après Seconde Guerre Mondiale, en septembre 1945. Même si les idées qui y sont énoncées étaient sans doute le fruit d’un travail collectif, on sait que le rédacteur du texte fut un abertzale plutôt atypique de la période d’avant ENBATA : Marc LÉGASSE. Au moment d’exprimer ses opinions, il n’avait pas la réputation de garder la langue dans sa poche et lorsque, en septembre 1973, il publia – sous couvert des Éditions Hordago, mais en fait à compte d’auteur – le texte du statut de 1945, il précisa : «Aucun des mouvements de défense de l’ethnie basque, nés depuis lors [1945 – N.d.l.r], à savoir ENBATA, INDAR BERRI, AMAYA, ne reprirent le projet autonomiste. ENBATA se contentant seulement dans son programme d’ITSASSOU [la Charte de 1963 – N.d.l.r], de lui emprunter le préambule de l’article 1er tendant à la création d’un département basque ‘non doté d’institutions autonomes’ (…)». Rien de nouveau sous le soleil du Pays Basque… on sait aujourd’hui que l’Histoire allait se répéter plus tard !…

Esprit jacobin et abertzale déboussolés…

L’initiative de présenter un Projet de Loi d’Autonomie pour le Pays Basque, au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, représentait une formidable opportunité politique. La France était alors à reconstruire dans tous les domaines, y compris au niveau de ses institutions. Oui, mais, on sait ce qu’il en advint : le texte rédigé par Marc LÉGASSE et présenté par Jean ETCHEVERRY-AINTCHART allait rejoindre les archives du Palais Bourbon, sans même être inscrit à quelque ordre du jour que ce soit et donc – évidemment – sans être le moins du monde discuté. L’évidence n’avait pas tardé à s’imposer : rien de nouveau non plus sous le soleil de Paris… l’esprit jacobin français avait survécu au cataclysme de 1939-1945 !…

fa1Presque un demi-siécle plus tard, en mars 1993, l’organisation politico-armée IPARRETARRAK allait porter sur la place publique, non seulement la revendication de l’autonomie pour le Pays Basque nord, mais aussi et surtout un avant-projet de cadre institutionnel et de modèle de société, ouverts à la discussion et à l’amendement, dans un document intitulé 20 ans de lutte – autonomie et avant-projet (PDF nº 2). Oui, mais, les esprits chagrins et hypocrites qui sévissaient déjà, et depuis fort longtemps, dans le monde abertzale allaient se récrier qu’une proposition politique élaborée par une organisation clandestine ne pouvait pas être une base de revendication portée par le mouvement politique ‘légal’ et, au delà, par la société basque dans sa diversité.

Les ‘anti-autonomie’ pour le Pays Basque nord, qui étaient dans le même temps ‘pro indépendance’ pour le Pays Basque sud, ‘oubliaient’ juste deux choses. La première était que si IK avait fini par prendre l’initiative d’élaborer – avec des sollicitations et apports très larges auprès et de la part de la société basque, cela doit être dit – un avant projet d’institution d’autonomie et de modèle sociétal… cela résultait du fait que le mouvement abertzale – là encore malgré moultes invitations et incitations –, en fut tout à fait incapable !…

Le second ‘oubli’ des ‘anti-autonomie’ pour le Pays Basque nord – et ceci explique le cela de l’incapacité du mouvement abertzale à élaborer et porter un projet politique clair et fédérateur –, c’était celui de se reconnaître ouvertement pour ce qu’ils étaient : des personnes et des structures totalement inféodées au Pays Basque sud et, plus précisément, de simples succursalistes des forces politiques abertzale de ‘l’autre-côté’. Les déclarations et écrits de l’époque attestent amplement de cette opposition, le plus souvent sournoise, des milieux subordonnés aux «grands frères du Sud», pour lesquels la proposition IK de 1993 était vraiment par trop ‘autonome’…

Tourner casaque… pour monter le mauvais cheval !

une_eraikitzenPour autant, entre travail de sape et chausse-trapes divers et nombreux des ‘succursalistes’, une structure baptisée ‘Eraikitzen’ allait se mettre en place et mener, par le biais de réunions thématiques et de débats ouvert à tous – le député basque RPR Michel INCHAUSPÉ lui même en fut un jour un participant… –, un très important travail de réflexion et d’amendement de la proposition IK. Le fruit de ce processus démocratique fut le document intitulé Autonomia – projet d’un peuple diffusé en juin 1994 (PDF nº 3). Mais là encore, au delà des menées succursalistes habituelles, l’immaturité politique du mouvement abertzale en iparralde allait concourir à saboter ce qui aurait pu constituer une avancée majeure pour le devenir du Pays Basque nord.

Un certain nombre de participants au travail ‘Eraikitzen’ allaient, quasiment du jour au lendemain, tourner casaque et, rejettant le projet de l’autonomie qu’ils avaient pourtant contribué à enrichir, rejoindre les rangs de la revendication départementaliste. Il est parfaitement vain et inutile aujourd’hui de démontrer combien ce choix complétement erroné du «plus petit commun dénominateur possible» a porté tort, non seulement au mouvement abertzale en particulier –ce qui ne serait finalement que moindre mal – mais aussi au Pays Basque nord en général – ce qui est beaucoup plus grave. Une douzaine d’années a été perdue en vaines chimères… un luxe dont se serait passé notre pays, englué dans bien des difficultés et confronté à bien des défis.

La roue de l’Histoire continuant inéxorablement de tourner, il semblerait que le concept de l’autonomie revienne à nouveau d’actualité au sein du monde abertzale… aidé, il est vrai, par des perspectives d’évolutions institutionnelles en France, largement prévisibles depuis belle lurette. Instruit par les errements passés, il serait vraiment nécessaire que le mouvement abertzale nourrisse, défende et porte la revendication de l’autonomie – en tant que cadre institutionnel mais aussi comme une structure sociale la plus démocratique possible – en direction de la société basque dans sa pluralité et sa complexité. Car l’autonomie, si elle doit être le projet politique soutenu et argumenté en premier lieu par le mouvement abertzale, doit surtout être comprise, acceptée et faite sienne par la population du Pays Basque nord. L’autonomie sera la revendication sinon d’un peuple tout du moins d’une majorité la plus large possible de la population, ou elle ne sera pas. Tel est l’enjeu.

15 commentaires pour “L’AUTONOMIE : UNE REVENDICATION HISTORIQUE”

  1. Très intéressant article, bravo !
    Une petite remarque en forme de précision, toutefois. Iparretarrak a rendu publique sa revendication autonomiste pour la première fois le 26 mars 1983 en revendication de son action contre la Villa Bakea, résidence d’alors du Conseil général à Bayonne. On en trouvera l’explication politique dans le Ildo n°8 qui suivra (un document à ressortir en pdf également). Encore bravo camarade !

  2. Milesker Xan pour cette précision importante.

    Pour ce qui est de la volonté d’autonomie d’Iparralde, il faudrait être un imbécile pour oser dire que c’est un phénomène de mode, la lecture de ces différents documents fait prendre conscience que cette démarche est profondément ancrée dans notre peuple, que depuis toujours des hommes et des femmes se battent pour défendre des projets qui tiennent la route, qui sont viables, mais que les politiques s’obstinent à ignorer, voir à enterrer. On ne peut que regretter que des documents plus anciens encore aient disparus.
    Jusqu’à quand ignorera-t-on nos revendications ?

    Merci à vous de permetttre à un grand nombre d’avoir connaissance de ces documents !

  3. « il faudrait être un imbécile pour oser dire que c’est un phénomène de mode »..
    Eh, les copains! les imbéciles se multiplient de nos jours comme des petits pains. Regardez autour de vous… et l’exemple vient de haut…
    Si au moins, c’était génétique (vous savez bien, »un génie politique ne peut avoir qu’un génie comme fils »…), ils ne pourraient en faire qu’un à la fois… Mais non! ils en fabriquent à la pelle, à la chaîne, des clones d’imbéciles. Même quand ils sont intelligents, ils préfèrent jouer aux cons! Question de carrières, vous comprenez?

  4. Première fois que je viens sur ce blog… premier texte que je lis et, d’entrée, je me sens agressé. Alors voilà, c’est comme toujours dans le microcosme abertzale, on ne s’en sort pas. Il y a d’un côté les « esprits chagrins », les « hypocrites », les « incapables », « saboteurs », « déboussolés », « immatures », et de l’autre donc, un mouvement abertzale qui s’appuie sur l’Histoire, militant, déterminé, désintéressé, bref, les Gentils, quoi. On se demande même pourquoi vous continuez à qualifier les premiers d’abertzale, tant ils complotent contre l’abertzalisme et Ipar EH dans son ensemble. Ce sont des traîtres ! Mais cette dichotomie, on la connaît bien : les politicards, fossoyeurs de l’Idéal, pourris, mus par des intérêts personnels et par l’appât du gain et de l’autre les militants, sincères, dévoués à la Cause et n’en retirant aucun bénéfice que le Bien du Peuple. Fatiguant. C’est beau mais fatiguant.
    La vérité c’est que, après tant d’années, le mouvement abertzale, principalement à Gauche, chez nous (enfin, quand je vous aurai dit à quel parti j’appartiens, vous ne me considèrerez plus de gauche) reste en grande partie incapable de débattre. Proposition contre proposition. Il préfère se battre. Idéologie contre idéologie. Les Gentils contre les Méchants. Ici, dans ce forum, bien sûr, c’est vous les Gentils. Et moi, qui suis à AB (horrreurrr !) je suis le Méchant (et je complote en faisant perdre des décennies aux autres abertzale).
    Le problème c’est que ça, c’est le monde merveilleux de George Bush ou de Walt Disney ! D’un côté les Méchants, de l’autre les Gentils. C’est facile pour se repérer ! Merde, qu’est ce qu’ils font tous ces abertzale à traîner à AB ! C’est bien qu’ils sont perdus, qu’ils ne voient rien, qu’ils sont (évidemment) manipulés !
    Moi, je suis né dans la revendication « Autonomia ». J’ai grandi dans cette ambiance et même si ma famille n’était pas au cœur du débat, j’ai eu, assez tôt entre les mains, les documents des uns et des autres. J’ai eu l’occasion de discuter avec les promoteurs de l’autonomie pour Ipar EH des années 80-90. Je suis venu au forum de trois jours à l’ancienne Fac de Bayonne et j’ai entendu les différents intervenants. J’ai participé au débat sur l’autonomie lorsqu’il a eu lieu dans mon village. Il me semblait que c’était parce que ça m’intéressait et que j’avais envie de comprendre. Après vous avoir lu, j’ai compris, tout ça, je l’ai fait simplement parce que je complote contre les vrais abertzale.
    Bref, passons. Après toutes ces démarches, l’état actuel des choses, je ne sais absolument pas quoi penser de la revendication sur l’autonomie. Premièrement, je ne crois absolument pas à la sincérité de Batasuna qui, après l’avoir combattu pendant des décennies, s’en fait maintenant le porte-étendard zélé qui n’a plus que ce mot à la bouche. C’est simplement une façon de se démarquer d’AB en promouvant autre chose, en traçant sa propre voie pour essayer de ramasser certains abertzale historiquement éloignés de leur parti.
    Ensuite, après tous les témoignages, je n’arrive pas à en sortir une idée claire, à y voir une unité, une ligne directrice. Il me semble bien avoir entendu les représentants du Tavini Huiratiraà parler de confrontation entre les autonomistes et les indépendantistes. Avoir entendu dire que Flosse avait utilisé l’autonomie pour enterrer la revendication indépendantiste. Il me semble bien aussi qu’en Corse, les abertzale traîtres sont les autonomistes, quand les indépendantistes sont les gentils. Je me souviens avoir entendu, de la bouche de l’un des participants au forum (peut-être maître Choucq) que tous les habitants des DOM et TOM sont considérés comme peuples « de la mer » (bon, ce n’est pas tout à fait ce terme, mais je ne me souviens plus du terme exact qui figure dans le texte) selon la Constitution, donc, distincts du peuple français auquel nous, d’après la Loi fondamentale, nous appartenons. Ce qui signifie qu’eux et nous, quand nous revendiquons, nous ne jouons pas dans le même cadre avec les mêmes ttantto. Je me rappelle entendre, au cours de ce débat dans mon village, l’un des intervenants dire que c’était d’autonomie qu’il fallait parler et uniquement de cela car quand on mêlait la revendication à d’autres concepts (l’indépendance), on mélangeait les esprits, on créait la confusion chez celui qui nous écoute qui ne sait plus trop quoi penser. Que pour socialiser l’autonomie, il fallait être clair sinon, on serait contre-productifs. Au cours de cette même réunion, un élu, proche de Batasuna, nous disait par contre que l’autonomie, il la revendiquait en tant qu’indépendantiste, qu’elle n’était qu’une étape, alors que pour le précédent, elle était plutôt un but. Enfin, je ne crois pas me tromper en disant qu’un argument force de certains, dans Autonomia Eraiki, est de dire que les abertzale départementalistes-light se trompent car il faut se recentrer sur une revendication clairement abertzale, celle de l’autonomie. Alors qu’à la fin de votre article, vous, vous nous dites « Car l’autonomie, si elle doit être le projet politique soutenu et argumenté en premier lieu par le mouvement abertzale, doit surtout être comprise, acceptée et faite sienne par la population du Pays Basque nord ». Une phrase qui, pour moi, en plus de porter en elle-même une contradiction (« en premier lieu » en même temps que « surtout »… c’est quoi le plus important ?) est en contradiction avec l’idée précédente, et avec certains des promoteurs de l’autonomie qui rabâchent à l’infini que l’autonomie n’est pas une revendication abertzale, mais une revendication pour un Peuple.
    Voilà mon problème et le problème d’une grande, très grande majorité des gens d’AB. On ne sait pas trop où on va avec l’autonomie. Beaucoup de contradictions, beaucoup de flou, des désaccords profonds entre abertzale pour qui elle est parfois un piège (dixit une responsable de Batasuna lors du forum) ou l’objectif à atteindre, ou encore la première étape d’un processus. Nombre d’abertzale ne sont pas opposés par principe, par idéologie ou par calcul politicien, à l’autonomie, ils n’en voient pas, pour le moment la substance profonde, la façon dont elle pourrait être défendue efficacement et avec succès. C’est tout. Depuis les années 80, les lignes ont bougé. Nombre d’anciens d’EMA ne défendent plus du tout l’autonomie alors que certains proches d’ETA ne font plus que ça !
    Je pense qu’il n’échappe à personne qu’un statut d’autonomie est plus alléchant qu’un pauvre département, d’ailleurs en sursis. Je pense qu’il n’échappe non plus à personne que la souveraineté pleine et entière, l’indépendance, est plus alléchante qu’une simple autonomie dans la République Française… là n’est ni le débat, ni l’enjeu, selon moi.
    Mais encore faut-il vouloir débattre, sans traiter son adversaire de salaud, de conspirateur ou d’incapable. Car, si au sein du mouvement abertzale même, vous ne parvenez pas à convaincre, avec de vrais arguments, du bien fondé d’une campagne puissante sur l’autonomie, comment, avec quels arguments, convaincrez-vous tous les autres ? En les invectivant aussi ?

  5. Komunikazioaren izenean, frantsesez idatzi ohi dute anitzek (izan AB, Batasuna, ETA… edo dena delako sigla baten izenean aurkeztuta) baina, printzipioek ez didate ama hizkuntza baztertzen uzten eta beraz, euskaraz idatziko dut nire iritzia. Eztabaida handia da eta luze joko du. Autonomia, departamendua, beste antolaketa forma bat… Aitzinekoaren arabera, Autonomiaren aldarrikapenak kontraerranak baizik ez dakartza : etapa?, helburua?,… Baina nik justu kontrakoa uste dut. Autonomiak iritzi guziak barnebiltzen ditu. Izan departamendua, izan independentzia. Biak autonomia formak dira. Lehena maila apalekoa eta bigarrena maila gorenekoa. Departamendua Autonomia forma bat da. Arazoa da, Departamenduaren izenpean egitura finko bat dela, eskumen jakin batzuk dituena. Eskumen berdinak Autonomia izendapenaren pean lortuko bagenitu, Departamenduaren baliabide berak eskainiko lizkiguke, baina, aldaketa batekin, garatzeko aukera badela. Autonomia, negoziazio prozesu luze bat da. Hasieran eskumen batzuk lortzen dira, batzuon ametsa den Erabateko Autonomia edo Independentziara heltzeko aukerarekin. Aitzinera joan ahala, batzuk bidean geldituko dira beharbada, haiek nahi zuten eskumenen mugara heldu girelako eta beharbada beste batzuk batuko dira, gehiagoren gosea izango dutelako.Horregatik, Autonomia da abertzale gisa aitzinera eraman behar dugun aldarrikapena. Autonomia da, abertzale guziak batu gaitzakeen aldarrikapena. Abertzaleen Batasun bat lortu behar dugu, zinezkoa, hori baita jakobinismoari aurre egin eta behingoz gure herria eraikitzeko bidea!

  6. Ados erraiten duzunarekin Jon, bainan zuk diozuna da printzipio bat, ez da batere konkretua. Erran nahi dut ez dela argi eta garbi proposatzen proiektu bat, zuretzat autonomia baita tendentzi guzien proposamenak onartzen dituen printzipioa. Ene gustuko, horrelako jarrera bat denfendiatzeko jendartean ez da batere posible, gehienentzat, ez baitu gauza handirik erran nahiko… “Zer nahi dute ? – Depende, nor den mintzo !”
    Bertze bi pundu : autonomia da, zuretzat, abertzale guziak biltzen ahal dituen ideia. Bai, bainan abertzaleak, %12-15a ordezkatzen dugu jendartean, eta oraino, zatituak gira ideologi zahar batzuen gatik (eta batzuek hautsi dutelakotz ginuen elkargune bateratua). Autonomia balin bada zuretako abertzaleen biltzeko tresna bat, hesten dituzu ateak, zeren eta abertzaletasun berri bat eraikitzen bada autonomiaren inguruan, kontzeptu hori, abertzaleen hitza bezala ikusia izanen da jendartean eta ondorioz, ainitzek ez dute beren gain hartuko errebendikapen hori.
    Bururatzeko, zure printzipioa segitzen badugu, autonomia aldarrikatzen dutenak, departamenduaren alde dira orduan, bainan urrunago joan nahi dute. Ez dut ulertzen orduan zergatik ainitzentzat autonomia errebendikapena den departamenduaren kontra egiten den kanpaina bat. Zure erranen arabera, departamenduaren alde zira eta orduan BATERA kanpainan sartzeko prest, buru belarri ! Gainerat, berrirakurtzearekin, ohartzen niz nihaur tronpatzen nintzala, lehiaketa hori arrunt depasatua baita. BATERA-k abiatzen duen kanpaina berrian, ez da baitezpada departamendua aldarrikatzen, azken hori kondenatua baita eta BATERA-ko kide guziek hori ongi ulertu dutelakotz. Hauxe da pausatua izanen den galdera martxoko hauteskundekari antolatuko den kontsultan : “Ipar Euskal Herriak instituzio bat (departamendua edo Lurralde Elkargo berezia) ukaitearen alde zirea ?”. Ez dea hau, abertzale guziak batzen ahal dituen proposamen bat ?? Duen abantaila da pentsatua, formulatua eta erabakia izan dela tendentzi desberdin ainitzen artean (Abertzale, MoDem, Berde, Sozialista, Nouveau Centre…) Ez dea hori aterabidea ? BATERA kanpainari lotu ! Aintzina eremaiten dugu jendarte guzia. Erreposki egia da, bainan tendentzi guziek onartzen duten aldarrikapenak finkatuz, abertzaleen ikusmoldearen haritik direnak, ez ? Hobe urrats ttipi bat denek elgarrekin ezen eta hamar urrats handi abertzaleek bakarrik ! BATERA-rekin gauzak aise argiago ditut baitakit nola borrokatu behar dugun, nola aintzinatzen giren. Gero, egia da “Lurralde Elkargo” berezi hori ez dela biziki zehatza, ainitz gauza desberdin ikusten ahal dela horren inguruan. Pixka bat ene lehen idatzian salatzen nuena autonomiari buruz. Abantaila handia da galdera definitua eta onartua izan dela denen artean.

  7. Ea kurrutx atera gaitezen kitzika edo bata bestearen kontra erranetatik edo irakurketa antzu eta polemikatsuetatik(tendentzia honek zer duen kasko gibelean edo nola mintzo dira horiek,edo nor den bestea baino demokratagoa etab… ) Zentratu eta aztertu dezagun egoera edozein abertzale ikuspegitik:
    Ipar Euskal herriak noizbait herri gisa bizi nahi badu, ofizialki ezagutua izan behar da. Instituzio egitura batek dako ezagupen hori emanen. Eskumen edo konpetenzia handiko instituzioa IEHko errealitaeari erantzuteko gisan. Mementoan eta abertzale eta frantses poderearen arteko indar harremana den bezala deno (ahul ahula) eta frantses instituzioetan gakatuak girenez, honen Konstituzioak onart lezaken egitura eredu baten lortzeko pario eta borroka eraman dezakegu. Ze egitura mota hauta :Autonomia edo departamendua?Ea serioski pensa dezagun, zeinek aski eskumen eskura lezake ipar euskal herriko desafioeri erantzuteko.

  8. Difficile de ne pas avoir l’impression que les partisans de l’autonomie sont très vindicatifs ces temps-ci, mais après tout peut-être est-ce seulement parce qu’ils sont convaincus de ce qu’ils défendent…

    http://www.paysbasqueinfo.com/eu/component/content/article/1412-politique/3374-le-mouvement-abertzale-se-debat-publiquement.html

  9. Salut Fred,
    la solution à la polémique développée dans l’article de Pays basque info est simplement d’écouter l’intervention de Gabi, qui a été mise en ligne sur le site; pas de quoi casser trois pattes à un canard.

  10. « Pas de quoi casser trois pattes à un canard », mais toujours l’éternel discours de « l’abertzale-traître » opposé au sang versé de l’abertzale-qui-se-sacrifie »… très, très, TRES fatiguant…

  11. Salut Curutx
    depuis des années, le milieu abertzale fonctionne en clans séparés,où les lieux de rencontre sont quasiment inexistants, avec souvent les mêmes modes de fonctionnements dans les différents clans, l’exclusion, les mauvaises réputations, les tours de putes sont monnaies courantes pour ceux qui ne se soummettent pas, il n’y a pas de limites et plus d’éthique . Perso, ce n’est pas cela qui m’a attiré. Il y eu un temps, ou tout semblait possible, et où il n’était pas nécessaire d’avoir, un chef, et des sous chefs, ne serait ce que pour organiser, un apéro, sans que ça foire.
    Le discours de « l’abertzale traite » est partagé équitablement de tous les côtés, les passes droits aussi.
    Il faut dépasser certaines appartenances, et simplement voir, avec qui c’est possible, et avec qui ce n’est pas possible, c’est tout.
    Par contre, à certains moment ça devient perso, ou alors on est arrivé à un tel marasme, que ça n’a plus d’importance.
    Dans la vie on fait des choix, et on pose des actes, même quand c’est le groupe restreint (sectaire ou non) ou élargi qui a pris la décision (ce qui n’a plus rien à voir avec l’engagement politique), on est ainsi responsable de nos actes et de leurs conséquences. Il n’y a donc pas de traitres, il n’y a que des choix et des engagements personnels et on est surtout responsable devant nous même.
    Je partage l’analyse de Gabi, quand il dit que la situation est critique, je pense même qu’elle est désespérée, et là, la faute n’appartient pas à une personne, ou à un groupe d’individu, mais à tout le monde.
    Quelque part, nous sommes tous devant un hiatus, y’aura t’il un après?
    Je ne pense pas qu’il y ait eu la moindre volonté de stigmatiser qui que ce soit, simplement de dire qu’il y a le feu.

  12. Je ne pense pas non plus qu’il n’y ait volonté de stigmatiser qui que ce soit, quelque tendance que ce soit..
    Seulement une ferme volonté d’aller de l’avant, et de réfléchir les moyens qui permettront au peuple basque reconnaissance et surtout de véritables moyens d’existence… Et de réfléchir à ces moyens tous ensemble.

    L’idée qui est stigmatisée je crois, est bien celle de l’autonomie (ou ne serait-ce ses pourfendeurs qui seraient visés par les critiques?): « on ne sait pas ce que ça veut dire », « on ne sait pas quelle est la volonté qui se trame derrière… », « la réappropriation de quelles compétences défend-on? »…

    L’autonomie pourtant est un concept on ne peut plus clair.
    L’autonomie est d’abord la faculté d’agir par soi-même en se donnant ses propres règles de conduite; l’autonomie permet l’accés à la liberté individuelle, et dépend d’une capacité à choisir de son propre chef sans se laisser dominer par certaines tendances naturelles ou collectives. En politique, l’autonomie désigne donc l’autogouvernance d’un groupe ou d’une communauté qui se choisit les lois qui régiront la vie de ce groupe ou de cette communauté, sans se laisser dominer de façon servile par une autorité extérieure.

    Par conséquent, défendre l’autonomie pour Iparralde consiste en défendre une institution locale qui disposerait des compétences propres à gérer administrativement le territoire auquel elle se réfère. La différence avec la revendication départementaliste consiste donc dans le fait que l’autonomie étant un processus non figé, les compétences qui s’y réfèrent peuvent être de plus en plus importantes au fil du temps, la première étape consistant par exemple dans la récupération des pouvoirs attribués aujourd’hui au département, et l’étape finale étant la pleine autonomie, soit la récupération de tous les pouvoirs, jusqu’aux compétences en matière d’affaires étrangères, défense ou encore monnaie (encore que, à l’heure du renforcement de l’Union Européenne toutes les compétences ne puissent être envisagées).

    L’autonomie est donc le moyen pour les basques (au sens de communauté de destin, est-il besoin de préciser?) de se réapproprier leur destin.
    Chacun peut défendre dans l’autonomie les compétences qui lui semblent prioritaires pour permettre à Iparralde d’adopter des politiques sociales, économiques, culturelles… propres à répondre aux besoins de la population.

    L’autonomie est par conséquent une revendication qui devrait réunir tous les abertzale en premier lieu, mais également tous les habitants d’Iparralde puisqu’il s’agit de réclamer la réappropriation de la décision locale, afin que les politiques appliquées se rapprochent au plus près des revendications et des aspirations de la collectivité vivant sur le territoire d’Iparralde.
    Défendre l’autonomie, c’est donc refuser de subir les décisions prises à un échelon ne connaissant pas nos besoins véritables, et réclamer le droit de décider de ce qui est bon ou pas pour nous!!

    Se réunir autour de la revendication d’autonomie enfin, c’est montrer que nous sommes unis face à la tutelle française, que nous avons la volonté de nous affranchir de cette tutelle, et que nous sommes capables de construire ensemble un projet pour Iparralde et peut etre, demain, de décider librement pour Iparralde?

  13. D’accord Maylis tout ceci est très intéressant, mais il y a une question fondamentale et sous-jacente dans la revendication institutionnelle (qui à mon avis est trop souvent éludé) qui est celle de savoir concrètement le rapport de force qu’on est capable de mettre en place face à l’Etat Français, pour arracher une reconnaissance institutionnelle.
    Je ne pense pas qu’il ne faut pas poser le débat en terme de savoir ce qui est le « mieux », de savoir si l’autonomie est mieux que le département ou l’indépendance totale mieux que l’autonomie… Mais le vrai débat devrait-être de savoir « comment », s’y prendre pour avancer, en prenant la réelle mesure de nos forces et de celle de nos adversaires.
    Jusqu’à présent, à mon avis, seul la dynamique Batera a été en mesure de proposer quelque chose d’intéressant à ce niveau (par exemple autour de Laborantxa Ganbara et le département). Et c’est en ces termes qu’il faut comprendre le combat pour le département Pays basque. Quand le mouvement abertzale (alors regroupé au sein de Abertzaleen Batsauna) avait décidé il y a 10 ans de centrer tout ses efforts autour de la revendication du département la stratégie était claire : revendiquer le premier échelon institutionnel existant dans l’architecture institutionnel français (non pas par conviction, mais comme un pas tactique ou un minimum syndical en quelque sorte) pour essayer d’articuler une majorité d’habitants d’Iparralde autour de cette revendication et d’essayer d’arracher une première reconnaissance institutionnelle.
    Pour moi, d’un point de vue historique, il a plusieurs acquis à mettre à l’actif de ce combat :
    • D’abord elle a permis de sociabiliser la revendication institutionnelle et de la placer au premier plan de l’agenda politique d’Iparralde (plusieurs sondages favorables, mobilisation sans précédents au niveau des élus, des maires, des conseils municipaux, organisation de grands rassemblements avec plusieurs milliers de personnes à chaque fois, pétition de 35 000 signatures, etc.).
    • De créer un nouvel espace de dialogue et de travail en commun entre abertzale et secteurs « basquisant » autours des 4 revendications de Batera. C’est une chose qu’on considère comme évident et acquis aujourd’hui mais à mon avis on ne mesure pas suffisamment l’importance de cette évolution d’un point de vue historique.
    Mais force est de constater, que cette revendication, même si elle a été un exemple de mobilisation démocratique, non violente etc., c’est toujours heurté à l’intransigeance de l’Etat français. Même s’il cela ne nous a jamais surpris je crois que c’est un élément important à souligner et à prendre en compte à l’avenir.
    Alors aujourd’hui, il semble que le mouvement abertzale soit confronté à un dilemme : continuer dans la dynamique d’ouverture aux non–abertzales « type batera » ou opter pour une radicalisation qui à mon avis serait une fuite en avant, et risquerait d’annuler les acquis des 10 dernières années en privilégiant le travail en commun entre abertzale seuls.
    A mon avis la première stratégie est la plus appropriée : continuer à revendiquer une institution capable de rassembler le plus grand nombre (ce qui est qualifié avec dédain dans l’article ci-dessus comme la « stratégie du plus petit dénominateur commun ») en prenant en compte le faible poids des abertzale (entre 10 et 15%) en continuant à faire évoluer l’ensemble de la société vers nos idée en partageant nos revendication. Par exemple, si aujourd’hui la majorité des acteurs présents au sein de Batera sont prêts à aller plus loin que le département (et les abertzale de tout bord ne peuventt que s’en réjouir) c’est aussi, parce que depuis dix ans nous partageons un même combat autour de la revendication du département, et que nous nous heurtons au même refus au même mépris de l’Etat français.
    Alors, aujourd’hui, à la veille de bouleversement important dans le paysage institutionnel français, que faut-il revendiquer ? Une autonomie ? Si la majorité des habitants d’Iparralde était ont pour l’autonomie moi je n’y verrais aucun inconvénient (au contraire !), mais j’ai bien peur qu’il s’agisse de quelque chose d’assez abstrait pour la grande majorité de la population. Il s’agit en outre d’une revendication « rupturiste » dans la mesure où elle suppose de rompre avec le modèle d’organisation jacobin de l’Etat français. Ce n’est pas que je suis contre la rupture (et encore moins du modèle jacobin français !), mais comment avoir gain de cause avec une revendication comme l’autonomie, alors que 10 ans de revendication pour le département n’ont rien donné ?
    À mon avis il est plus judicieux de revendiquer un statut comme celui de la Corse, qui existe déjà au niveau de l’Etat français (hors dom Tom), je crois que c’est plus porteur que de revendiquer un statut d’autonomie type Hegoalde encore abstrait pour beaucoup.
    Mais en réalité, pour être franc, je crois que tout le monde est conscient de cette situation et derrière la revendication institutionnelle j’ai bien peur que les abertzale nous ayons des objectifs bien différents, qui le plus souvent ne sont pas clairement affichés:
    D’un coté la tendance AB (qui est la mienne) s’inscrit dans la dynamique Batera en sachant pertinemment qu’elle se heurtera au refus de l’Etat français. Mais elle voit dans la revendication institutionnelle le moyen de faire progresser les idées abertzale au sein de la société d’Iparralde considèrant que nous seront en mesure d’influer sur le cours des choses, que quand nous représenterons un poids électoral important (20, 25, 30, 40%). Car n’oublions pas que même si demain on nous concède une institution (département, institution spécifique, où autonomie) en l’état actuel du rapport de force politique, elle serait dirigée par l’UMP… difficile dans ces conditions d’entrevoir des changements réels dans la gestion des principales questions affectant Iparralde. Autrement dit, l’essentiel restera à faire…
    De l’autre coté Batasuna se sert de la revendication de l’Autonomie pour disputer le leadership à AB, au sein du mouvement abertzale, c’est son objectif depuis la scission de 2001 (c’est écrit clairement dans leurs documents de réflexion interne). C’est pour cela qu’elle crée également des « plateformes de citoyens abertzale indépendant » à chaque élection, au lieu de se présenter en son nom. C’est pour cela qu’elle diffuse des contre-vérités comme par exemple, lors de la crise du lait de cet automne, quand elle soutient qu’avec une autonomie le Pays basque pourrait décider de sa politique agricole… alors que tout le monde sait que la PAC est fixée à Bruxelles…
    Et puis, il ya aussi l’héritage du mouvement IK… Il y a, je crois, une certaine « fidélité historique » par rapport au combat menés et aux positions défendues dans les années 70-80. Probablement, il y a 10 ans, quand le mouvement abertzale opta pour la revendication du département, cette décision avait été vécu, par certains, comme un renoncement ou une concession à l’unité de l’époque (qu’on me corrige si c’est faux). Pour d’autres, il y a également l’insupportable sentiment que Batasuna récupère cette revendication et cet héritage pour son compte.
    C’est pour toutes ces raisons, que personnellement, je ne me sens pas à l’aise avec la revendication de l’autonomie. Il y a trop de non-dits, trop d’intérêts non avoués, de la rancœur aussi… Mais moi, j’étais un enfant dans les années 80. Les débats d’alors m’intéressent bien sûr, (car ils font partie de l’histoire du mouvement abertzale), mais ils me paraissent si lointains… je m’y sens étranger.

  14. Salut Manex
    ton sujet est argumenté, mais il ne prend en compte que les dernières années de l’histoire abertzale d’Iparralde, et de la bi-valence AB/Batasuna. Des années 1970 à la fin des années 1990, le monde abertzale ne s’articulait pas à cette seule option.
    Il existait alors, un Front en Iparralde (EMA comme parti politique, la Commission Anti-Répression (CAR) comme structure anti-répressive, IK en tant que groupe politico-militaire, et Ekaitza comme organe d’expression écrit).
    De cette période, reste le journal Ekaitza (mais qui s’est éloigné de la voie de ses créateurs pour voguer vers d’autres idées), et la CAR qui continue à payer amendes et remboursements de procès de ceux qui furent condamnés et incarcérés pour le nord. Ce front était alors la principale force abertzale.
    Il suscitait, néammoins à l’époque l’opprobre et parfois une haine viscérale de ceux qui n’en faisaient pas parti au sein du mouvement abertzale (ex: certains militants d’IK, avant de partir pour des dizaines d’années de prison, se sont fait qualifiés de delateurs et traiter de flics, certains allant même jusqu’à faire des bombages « IK=Flics » sur les routes du Pays Basque intérieur). De plus, deux théories s’affrontaient aussi: celle du front unique (Iparralde devait servir de base arrière, et rien ne devait bouger) privilégiée par les organisations du sud, et celle des deux fronts (la lutte devait se développer à la fois en Iparralde et en Hegoalde) privilégiée par les organisations du nord (Deux théories dont le but étaient le Zazpiak Bat).
    IK privilégiait une doctrine politico-militaire, avec une atteinte aux personnes la plus réduite possible (ce qui entrainait aussi plus de risques). Son but était de privilégier des dialogues avec certains représentants de l’État français, afin d’obtenir des avancées, sans en arriver à des affrontements meurtriers. L’impact économique fut certain, en bloquant pendant des années les dérives spéculatives immobilières, tels ceux prévus par la MIACA (cf: article p28-29-30 de L’Unité organe de presse du PS du 21 novembre 1975).
    La création d’EMA s’était faite à partir des Herri Talde. Chaque Herri Talde correspondait à une zone géographique, avec un maillage qui recouvrait tout Iparralde . Les Herri Talde étaient les successeurs des comités de soutien à Xan Marguirault (premier preso membre d’IK). EMA a fonctionné au départ en tant que coordination des différents groupes locaux, qui avaient tous leur action, dans la politique du territoire où ils étaient implantés. L’appartenance à EMA était conditionnée par le respect des valeurs qu’il portait (Iparralde, de gauche, «Autonomia lehen urratsa askatasunaren bidean», complémentarité des luttes …), et une carte annuelle accessible à toutes les bourses. Dans ses dernières années, le droit de vote était conditionné par une cotisation mensuelle à l’association Kutx ala Pil, structure économique d’EMA, EMA étant défini comme parti politique, mais avec une existence d’association de fait. Dans ses prémisses, du fait de son maillage local, les débats touchaient tous les publics, il ne s’agissait pas d’une structure fermées, où les débats ont lieu en vase clos. Car les débats en vase clos, pour confortables qu’ils puissent être, ne touchent que les personnes qui y participent, le fait de convaincre les acteurs de l’assemblée, n’a aucune influence sur l’extérieur, les arguments dispensés en interne, ne touchent, ni n’atteignent les gens de l’extérieur, qui souvent sont la majorité de la population.
    Les avancées que l’organisation politico-militaire a négocié avec les pouvoirs publics perdurent. Par contre l’image du Front s’est effondré avec l’abandon par EMA et ses dirigeants des campagnes sur l’Autonomie. Les dirigeants d’EMA de cette époque pensaient prendre le pouvoir dans ce qui était alors une coalition électorale: AB. La neutralisation d’EMA n’as pas amené à ce que l’idée d’Autonomie ait une place prépondérante dans AB. Les dirigeants d’EMA s’intégrant dans AB ne représentaient que le nombre de voix qu’ils étaient, et non le nombre des votes dont ils avaient été dépositaires dans les campagnes antérieures. Leurs détracteurs qui les recevaient dans AB étaient, de fait, la majorité dans AB. Le rapport de force (très chèrement payé), étant devenu caduque par l’effondrement du Front, l’État Français n’avait donc plus besoin d’octroyer, plus que ce qui l’avait déjà été. Le blocage idéologique à la vente et à la spéculation immobilière pouvait aussi disparaître, car ce ne sont pas les étrangers qui ont vendu les terres des basques.
    L’idée d’Autonomie a continué à être porté par, successivement, EMA-élargi, Eraiki, puis Autonomia Eraiki. La démarche Eraiki, malgré son côté semi-privé du fait de débats et de préoccupations internes, a amené nombre de partis abertzale à se positionner sur l’autonomie, quittes parfois pour ceux-ci à adopter des positions changeantes.
    Le futur rapport de force dans l’euro-région Aquitaine / Poitou-Charente, nous donne une population d’à peu près 300.000 habitants en Iparralde (275.000 en 2005), (avec des impacts de mouvements migratoires d’autres régions, telle la région PACA), de 3.176.000 habitants en Aquitaine en 2009 et 1.739.780 habitants en Poitou -Charente en 2007. Soit un total, à minima, de 4.838.780 habitants pour la Région Aquitaine / Poitou-Charente, signifiant un pourcentage de 6.2% pour la population d’Iparralde,. Dans le cas d’une euro région Aquitaine, la population d’Iparralde représenterait 9.68% de celle ci. Les résultats des législative de 2007, donnent un total de 10781 votes abertzale, soit 0.35% de la population pour l’euro région Aquitaine, ou 0.22% de la population de l’euro-région Aquitaine / Poitou-Charente. En prenant le nombre de signataire Batera (32.049), nous obtenons 0.66% de la population de l’euro région Aquitaine / Poitou-Charente, ou 1.03% de l’euro région Aquitaine.
    Quel sera l’impact du monde abertzale, en face des euro régions annoncées, dont la préparation de la mise en place a commencé depuis près de 20 ans, dans un espace français qui dans sa doctrine a abandonné le département depuis presque autant de temps? Est il encore temps pour une euro-région Iparralde, Hego-alde ou tout simplement Euskal Herria ?
    Quant à certains aspects de ce texte, ce n’est pas à moi de les expliciter, mais peut être à certains témoins de l’époque, dans un soucis de vérité historique, (peut être par un livre dont la conception de départ ne puisse être une analyse à charge, tout en respectant l’anonymat des participants de l’époque).

  15. I fully appreciate this uatdpe on the activities of the Abertzale Left Regional Assemblies, and, in particular, the contribution of Batasuna and the Rufino Exteberria leadership. I am hopeful that ETA Militara will provide adequate space so that the left alliance can fully explore the purely political route to the establishment of a sovereign and independent Basque homeland: Euskal Herria.I know how much the basque people have suffered under the jackboot of the inheritors of Franco’s fascist groupings, which sadly have become part of the mainstream establishment in Spain. I send my commendations to the brave Basque’s for fighting that right wing terror with fury and stealth.I am delighted that you are sympathetic to their cause.There is a huge obligation on behalf of the international community and the UN, US, EU and all of the Nation-States individually to push for peace in Places like, India/Kashmir, Palestine/Israel, Spain/Euskal Herria and other conflicts throughout the world. And, of course, I do not forget that Ireland needs all of our friends too, including our friends in Britain.I hope that you will do more work in Israel and palestine, in so far as your workload with Ireland will permit you.

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