Tout ça pour ça !

Cette formule que j’ai choisie comme titre de ma présente réflexion, c’est certainement ce que pensent, sans toutefois l’exprimer ouvertement, nombre de personnes, au regard de ce qu’est devenu aujourd’hui le monde abertzale (je n’emploie plus le qualificatif de « mouvement » tant il m’apparait inadéquat…) du Pays Basque nord. Je pense en particulier à celles et ceux qui dans les décennies 1970/1980/1990 se sont durement confrontés à l’État français pour essayer d’inverser une situation qui allait conduire inéluctablement nos trois provinces sous tutelle parisienne à une disparition en tant qu’entité nationale, à savoir une orientation économique basée sur la prééminence du tourisme de masse, l’exil obligé des jeunes pour  espérer trouver un emploi, la lente agonie de la langue basque et la folklorisation des expressions culturelles dont elle est le vecteur essentiel, l’inexistence de toute institution en mesure de pouvoir décider même à minima sur place, la veulerie de la très grande majorité des élus locaux en relais fidèles et sans états d’âme de toutes ces politiques mortifères pour le Pays Basque nord. (suite…)

L’autonomie, un concept global

Le mot ‘autonomie’ répond à plusieurs définitions, selon les domaines auxquels il s’applique et les registres auxquels il se réfère (politique, juridico-institutionnel, philosophique, psychologique, état physique…). D’origine grecque, ce vocable se décompose ainsi : ‘autos’ qui signifie « ce qui vient de soi » et évoque les actions individuelles d’un sujet donné, et ‘nomos’ qui renvoie aux « règles et au lois établies par la société ». La conjonction des deux termes, soit ‘autonomos’ peut donc se résumer par : « qui se régit par ses propres lois » (source : cairn.info 2016). Une lecture psychologique, mais qui pourrait aussi bien s’appliquer à la sphère politique, désigne l’autonomie comme « le processus par lequel un homme ou un groupe d’hommes, acquiert ou détermine de lui-même ses propres règles de conduite » (source : cairn.info 2016).

Une définition amusante que j’ai trouvée lors de mes recherches sur internet spécifie quant à elle que « l’autonomie, c’est décider par soi-même » et que « l’indépendance, c’est faire par soi-même »… Précisons qu’il s’agissait en l’occurence d’un texte produit par une institution oeuvrant dans le domaine de l’autonomie physique, à savoir le Centre d’Éducation Motrice de Donmartin, et que cela ne faisait pas référence à la question politique. Car si l’autonomie était, en ce domaine, la faculté de décider par soi-même, sans pouvoir agir par soi même… convenons que ce serait d’un intérêt limité, pour ne pas dire sans intérêt !  En définitive, la définition la plus simple et qui peut s’appliquer à tous les domaines détermine l’autonomie comme « la capacité à se gouverner soi-même avec, en corollaires, la faculté de choisir et la liberté de pouvoir agir, accepter ou refuser, en fonction de son jugement, de son libre-arbitre ».

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Un abertzalisme hors-sol…

« Qu’est-ce donc être abertzale ? ». La réponse à une telle question  n’est pas aussi simple qu’elle pourrait le sembler de prime abord… Je vais néanmoins essayer de me lancer dans l’exercice difficile d’une définition. Et, bien entendu, j’admets par avance tout avis qui serait autre… Je me démarque clairement en cela de cette frange sectaire de l’actuelle « gauche abertzale » ! (suite…)

La lutte par procuration

Nous y voilà… ou en tout cas c’est imminent ! Cette fois-ci on va voir ce qu’on va voir… Le Pays Basque nord va devenir le chemin de croix du capitalisme mondialiste ou ce sera tout comme ! La révolution établira son quartier général quelque part entre Urrugne et Irun et les Versaillais réunis à Biarritz en tremblent déjà d’effroi… Comment ? Ignoreriez-vous que la crème de la crème des militants anti G7 a décidé de contrecarrer la réunion des dirigeants des 7 pays – disons plutôt États-nations – les plus riches dans la cité de l’impératrice, du 24 au 26 août de l’an de grâce 2019 ?

Des graffitis dénonçant ce rendez-vous des maitres du monde ont fleuri tous ces derniers mois sur des murs de nos trois provinces du nord et à lire « G7 EZ! » on pourrait penser que ce sont des abertzale qui sont à la manoeuvre. Pour ce qui est de peindre ce slogan… peut-être. Mais en ce qui concerne la réalisation pratique de ce mot d’ordre, on ne peut qu’être sceptique quand à la faculté de mobiliser du monde… surtout en période estivale ! (suite…)

Indépendance et souveraineté : de la nécessité d’actualiser les concepts

Une synthèse de la réflexion que je propose ci-après a été publiée dans les pages de l’hebdomadaire La Semaine du Pays Basque n° 1320, du 15 au 21 mars 2019. N’étant pas contraint ici par des limites de pagination, je développe plus largement mon argumentation sur les concepts de l’indépendance, de la souveraineté, mais aussi sur les questions de l’autonomie politico-institutionnelle et du fédéralisme. Il m’apparaît en effet indispensable de repenser ces notions à l’aune des temps présents, car les situations politiques, localement comme mondialement, ont notablement évolué depuis leurs premières formulations. Pour ce faire, j’ai repris des écrits précédemment publiés sur ce blog, en essayant de les articuler au mieux. Mon propos est toujours de contribuer à une nécessaire réactivation et renouvellement de la réflexion sur ces thèmes, car c’est là le moteur de toute perspective et action politiques. (suite…)