PREMIER MARS 1984

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Didier gogoan zaitugu ! Herriak bizi behar du !

1er mars 1984… un policier français assassine Didier Lafitte.

Pêcheur, gudari… Didier était un jeu- ne engagé dans la vie. Travailleur de la mer, il avait cette humilité qu’ont celles et ceux qui sont confrontés à la rudesse des éléments, et aux difficul- tés du quotidien des « gens de peu ».

Une humilité que Didier a mise au service de l’idéal abertzale.

La balle qui au soir de cette tragique nuit du 1er mars 1984 a ôté la vie à Didier, n’a en rien freiné l’élan géné- reux d’autres femmes et hommes d’Iparralde qui ont à leur tour donné le meilleur d’eux-mêmes pour que cette terre d’Euskal Herria trouve sa juste place dans le concert des nations libres.

Nous sommes encore loin d’atteindre l’objectif porté par Didier et ses compagnons de lutte. Si loin. Mais l’essentiel est là, bien présent. Il est dans ces jeunes qui se mobilisent, s’organisent, mutualisent les énergies, cherchent les voies nouvelles menant aux victoires de demain. Quelles que soient leurs décisions, leurs types d’action choisie, leurs formes d’engagement, ces jeunes incarnent ce que nous avons de plus précieux dans ce pays, la générosité, et la détermination.

LES LIBERTES MALMENEES

Le procureur de Paris veut durcir les conditions de l’application la liberté conditionnelle de Filipe Bidart.

Demain, 21 février, Filipe Bidart est convoqué au Tribunal de grande instance de Paris, au service de l’application des peines, devant le juge d’application des peines chargé de son dossier.

La raison de cette convocation ? Une saisine de ce même juge en vue d’une éventuelle modification des conditions de la liberté conditionnelle de Filipe. Il n’est, bien sûr, pas dans les intentions du magistrat qui fait une telle requête d’élargir le champ des libertés de Filipe mais il s’agirait plutôt d’ajouter des contraintes sur des terrains tels que «le droit de manifester», «le droit de s’exprimer» et peut-être même des restrictions dans le choix de ses relations.

Il est absolument ahurissant que la décision de la Cour d’appel de Paris (qui avait fixé en février 2007 les conditions de l’application de la peine de Filipe) soit ainsi remise en cause.

Nous avions constaté lors de sa sortie de Clairvaux que la libération de Filipe avait été très mal accueillie par une partie de la classe politique. Il est certain que ceux-là ne désarment pas et sont experts dans la recherche des moyens qu’ils peuvent mettre en œuvre pour revenir, au moins en partie, sur le verdict du 1er février 2007.

Un premier essai a fait long feu : le procureur de Paris s’est vu débouter de son pourvoi en cassation rejeté par ladite Cour.

Filipe est maintenant confronté à une nouvelle parade du juge d’ap- plication des peines de Paris. Jusqu’à quand, jusqu’où peuvent-ils aller ?

La liberté déjà bien limitée puisque «conditionnelle» de Filipe, la liberté des citoyens est vraiment menacée. L’histoire est capable de reproduire des actes ayant pour conséquence des périodes si sombres qu’elles nous semblent peut-être à tort révolues. La liberté de penser, de parler, de manifester, la liberté tout court nous devons la défendre ardemment.

Celle de Filipe aujourd’hui, celle de tous demain.

Autonomia eraiki

ASKI !

éditorial d’Ekaitza n° 1114

La convocation qu’a reçue Filipe Bi- dart de la part du juge d’application des peines « compétent en matière de terrorisme », en vue d’une éventuelle modification des obligations de sa mesure de libération conditionnelle, est une inacceptable provocation. L’instrumentalisation par le pouvoir politique de l’appareil judiciaire – et plus particulièrement de sa fameuse section dite antiterroriste – en cette période pré-électorale est grossière et ne leurre personne.

Filipe qui, rappelons-le, a effectué 19 longues années de prison, se voit aujourd’hui -et pour encore longtemps – imposé une interdiction de vivre au pays basque, mais également est soumis à la nécessité de payer aux Fonds de garantie des victimes du terrorisme une faramineuse somme d’argent, n’en a donc pas terminé. C’est aujourd’hui à sa liberté d’expression, à sa liberté de manifester, à sa liberté de simple solidarité que Paris s’attaque. Nous disons que cela suffit !

L’acharnement répressif dont fait l’objet Filipe nous est insup- portable. Il nous faut le dire clairement. Nous attendons de la part de tous ceux qui sont attachés aux droits fondamentaux de la personne humaine une réaction à la hauteur de l’agression subit par Filipe. L’accumulation des mesures répressives touchant – au gré du calendrier électoral- Filipe et autres militant(e)s ne doit pas rentrer dans une normalité de traitement passée sous silence, passivement acceptée. Ne nous rendons pas complices par notre silence ou notre prudente neutralité de manoeuvres liberticides. Car demain, nous serons tous de potentielles victimes de pareils traitements.

Mais il sera trop tard. C’est aujourd’hui qu’il nous faut réagir et agir. Les « précédents » en matière de politique répressive sont toujours l’annonce de lendemains difficiles pour des populations toujours plus nombreuses, ne l’oublions jamais !

EKAITZA

INSULTE ET DIFFAMATION

[article d’opinion publié par Txomin Peillen dans le JPB]

Nous avons appris que, à Pau, pour la première fois dans no- tre histoire un chef d’Etat fran- çais a exprimé dans les mêmes termes que le dictateur Franco sa haine des Basques. À l’abri de son immunité. Il nous a dif- famés et insultés, nous accu- sant de barbarie et de racisme pour la raison que nous vou- lons défendre notre identité. Que pensent de ces propos inqualifiables les Basques qui ont en majorité voté pour lui ?

Voyons pour le racisme : il se présente sous deux formes ou la destruction des corps par le génocide (Allemagne nazie, Rwanda, Russie soviétique, Pol Pot cambodgien et les guerres ethniques africaines) soit par la destruction des esprits, des langues et des cultures ou ethnocide que la royauté et surtout quatre républiques françaises ont pratiqué dans les territoires conquis d’Alsace, Catalogne, Flandres et Pays Basque. (suite…)

PRESIDENT MILESKER? ETA IKUS ARTE !

Président, la démocratie m’autorise à vous interpeller directement…

C’est au sujet de votre intervention à la gendarmerie de Pau, le 22 janvier dernier…

Vous avez dit : « Considérer que les personnes qui ne sont pas basques sont de catégorie inférieure et n’ont pas le droit de vivre au Pays basque, c’est du racisme… » entre autres affirmations…

Je suis entièrement d’accord avec vous… sauf vot’ respect, vous paraissez complètement à coté de de la plaque, et comme diraient les potes dans les banlieues des grandes villes : « plus à coté de la plaque… tu meurs ! ». Bien sûr, ce n’est qu’une expression très populaire française, pas une menace… hé ! hé !

Président, je vous suggère de prendre du temps pour étudier un petit peu la culture basque… ça vous évitera de déraper dans la gadouille, et de passer pour un ignare aux yeux des peuples béarnais et basque ! Mais surtout, vous découvrirez que dans cette culture spécifique reconnue scientifiquement comme d’origine multimillénaire… tous les Basques sont nobles… (suite…)