AUTONOMIE ET AMNISTIE

Depuis trop longtemps hélas, la CAR (Commission Anti-Répression) dit et redit que l’Amnistie est bien une revendication politique et non humanitaire, encore moins une expression d’un quelconque regret ou une demande de pardon. Depuis trop longtemps car on mesure là le nombre d’années où des militants sont incarcérés, poursuivis,  pour leur engagement politique au service du Peuple basque.

Il est certain que la libération des prisonniers politiques basques est donc, outre le travail judiciaire de défense des dossiers, un acte po- litique qui ne peut qu’être la conséquence de la reconnaissance de la lutte du mouvement abertzale. L’amnistie est bien un élément de la résolution du conflit qui oppose le peuple basque aux pouvoirs français et espagnol.

L’autonomie est, pour nous, une étape de résolution de ce conflit et une réponse aux problèmes auxquels se heurte le Pays basque nord par manque total de reconnaissance.

Pas la moindre compétence pour décider ici en Pays basque nord des orientations à prendre ; être un demi département, voilà le sta- tut qui nous est accordé !!

La CAR s’inscrit donc dans la démarche engagée par AUTONOMIA ERAIKI pour travailler, affiner et peaufiner le travail déjà commencé il y a plus de 10 ans par ERAIKITZEN.

L’obtention de l’autonomie : nous savons bien que ce n’est pas le grand soir où la répression sur le mouvement abertzale cesse com- me par enchantement, où les inégalités de classes sont balayées d’un revers de main, etc…

Nous savons bien que cette autonomie, c’est bien à nous de la construire sans cesse, de travailler à la mise en place d’un projet de société qui respecte les hommes, la terre où ils vivent et rejette enfin la pouvoir du capital.

Par contre dans le statut d’autonomie nous voulons des compé- tences qui nous permettraient d’agir sur la vie sociale, économique et culturelle de notre Pays, des compétences qui nous ouvre la voie de liens forts à tous les niveaux avec les provinces d’Hego alde pour enfin qu’Iparralde puisse commencer à construire sa place dans Euskal Herria.

Autonomie : statut dont nous connaissons les limites dans les réa- lisations qui nous entourent. Nous les constatons chaque jour :

– lorsque nous assistons, chez nous, en Euskal Herria, dans la Com- munauté autonome à l’arrestation de quasiment tous les responsa- bles de l’organisation politique Batasuna,

– lorsque nous sommes confrontés à une répression policière qui sévit et dans laquelle la police de la communauté autonome basque est le relais efficace de la police espagnole.

Conscients des limites et des déviations possibles, nous invitons les militants et amis qui chaque année se retrouvent à Makea le dernier dimanche d’octobre à poursuivre avec nous la lutte pour que la re- connaissance de la lutte abertzale et un début de résolution du con- flit entraînent comme conséquence l’amnistie totale et sans condi- tion.

EKB (Commission Anti-Répression)


T-SHIRT AUTONOMIA A VENDRE

Le T-shirt «Autonomia orain», en vente depuis les fêtes de Bayonne à Eki (Miarritze), l’est à présent également par l’intermédiaire de nos amis d’Ekaitza au 25, rue des  Cordeliers 64100 Baiona.

Adressez-nous votre commande par courrier dès aujourd’hui.

Il est disponible en modèle homme et femme (col V) et en quatre tailles pour chaque modèle S, M, L et XL. Il vous en coûtera 10 euros si vous le retirez sur place (Eki ou Ekaitza). Pour le recevoir chez vous, avec les frais d’envoi, il vous faudra donc libeller à l’ordre de la CAR un chèque de 15,45 euros.

PASSAGE EN FORCE

Ce sont pas moins de trois ministres qui étaient présents en Ipar- ralde le vendredi 24 août. Sans oublier l’inévitable Sarkozy. Une sur- représentation officielle en terre basque, surprotégée par une armada de membres des forces de l’ordre. Le ministre de l’Agriculture Barnier d’abord, qui s’est invité à la « fête du terroir » organisée par la FNSEA. Après quelques mots sur l’ours et les vautours, le ministre repart, un dossier de doléances sous le bras. Un petit tour et puis s’en va… Puis, la ministre du Logement Boutin, présente aux Entretiens d’Intxauseta à Bunuze, où elle enfonce des portes ouvertes dans un discours sur la crise du logement. Elle ne fait pas la moindre référence aux problèmes spécifiques d’Iparralde où la crise du foncier et du logement entraîne des conséquences dramatiques pour l’avenir de l’identité basque. La « sursitaire » ministre de l’Intérieur ensuite (cf. l’affaire Clearstream…), Alliot- Marie qui, obligée de jouer les seconds rôles, se borne à distribuer sourires et poignées de mains sur le port de Ziburu et au commis- sariat de Baiona. Le président de la République Sarkozy enfin, dans toute sa splendeur d’homme pressé, qui ressert à la louche son discours populiste compassionnel (au sujet des victimes, de la lutte contre le terrorisme, de l’« écoute » apportée aux pêcheurs, etc.).

Voilà une opération de communication de grande ampleur qui nous aura permis de mesurer à quel point le pouvoir actuel méprise le peuple basque. Aucune prise en compte des problématiques d’Euskal Herria, pas l’ombre d’une main tendue, pas le plus petit geste symbolique qui pourrait nous laisser espérer un avenir proche fait de consultation et de dialogue bilatéral. Non, de tout cela, rien. Rien que du mépris, de l’arrogance : le passage en force et la grosse artillerie du pouvoir, censés impressionner les foules. Pourtant, ces visites, organisées dans le plus grand secret jusqu’au dernier moment, auront aussi été l’occasion pour des travailleurs-euses de l’océan, des militant-e-s anti-OGM et des militant-e-s abertzale de donner à voir et à entendre la résistance de ceux qui luttent, de faire la démonstration que ce pays ne pliera pas. Ils auront été notre honneur, celui des insoumis – trop rares – qui refusent l’ordre injuste. La violence employée par les forces dites de l’ordre pour neutraliser ces voix contestataires permet de faire la toute la lumière sur la nature réelle d’un pouvoir qui travaille à notre extinction. Le 24 août 2007, ce ne sont que mépris et violence que nous avons reçus de la part des représentants de l’Etat.

Dont acte.

EKAITZA