FORUM AUTONOMIA ERAIKI DU 22 AU 23 OCTOBRE 2010, 3 THEMES D’IMPORTANCES

L’économie et les besoins d’une institution locale (traité par les élus locaux)

La santé: Question du Dr Pierre Casenave et réponse de l’ensemble des élus

Le social: Question posée par Dominika Daguerre suivi des réponses des élus

FORUM AUTONOMIA ERAIKI DU 22 AU 23 OCTOBRE 2010, INTERVENTIONS

Gilles Simeoni

Joan Ridaura

Sabin Intxaurraga

Mot de la fin par Xan Coscarat, Autonomia Eraiki

Réaction de Jean-Jacques Lasserre

Réaction de Max Brisson

Réaction de Alice LEICIAGUECAHAR

FORUM AUTONOMIA ERAIKI DU 22 AU 23 OCTOBRE 2010

INTERVENANTS:

Sabin Intxaurraga, ancien ministre de l’environnement de la communauté autonome d’Euskadi

Joan Ridaura, membre de l’Esquerra Republicana de Catalunya (ERC, la Gauche républicaine de Catalogne)

Gilles Simeoni, élu territorial sur la liste Femu a Corsica

interview de Gilles Siméoni

Sont également  intervenus  des élus et des membres de la société civile d’Iparralde (pays Basque Nord)   , représentant divers secteurs (santé, économie, social, foncier, agricole, etc.) (suite…)

LE DÉBAT SUR LE FÉDÉRALISME ET L’INDÉPENDANCE DE LA SARDAIGNE EST OUVERT

13/10/2010

Journées d’intenses débats en Sardaigne sur l’opportunité ou non que l’île devienne un état indépendant ou un territoire avec des liens fédéraux avec la République italienne. Le Conseil régional est entré dans le vif du sujet à propos de la réforme du statut d’autonomie de l’île, en suspens depuis plusieurs années.

Le Gouvernement de Sardaigne, dont le conservateur Ugo Cappellacci est à la tête, souhaite que l’île assume plus de pouvoirs, mais quelques partis parient ouvertement sur l’indépendance. En effet, Cappellacci s’est présenté aux élections de 2009 avec un programme dans lequel il proposait la « réécriture » du statut sarde afin d’obtenir une “augmentation résolue de la souveraineté” du peuple sarde. Le candidat de droite a gagné avec la majorité absolue, mais, dans les forces politiques qui ont participé à sa coalition il y avait le Parti Sarde d’Action (PSd’Az, qui a obtenu 4,4 % des votes). Le PSd’Az place désormais le débat sur le terrain indépendantiste à la chambre sarde. Loin du point de vue des autonomistes de Cappellacci, le conseiller Paolo Maninchedda et ses quatre compagnons de groupe ont déposé une motion au Conseil régional l’année dernière pour qu’elle y soit débattue : elle demande au Conseil régional qu’il “permette à la Sardaigne d’aller vers une indépendance pleine”, en y incluant une indemnisation pour le peuple sarde par la République italienne.

 

L’indépendantisme extraparlementaire donne également de la voie. Le parti Indépendance République de Sardenya (IRS), qui l’année dernière et cette année a montré une notable croissance, réclame que, à partir de l’année prochaine, les impôts payés par les Sardes soient redistribués pour des projets sur l’île. De la part du PSd’Az et d’IRS on pouvait s’attendre à ce genre d’initiatives, mais c’était moins probable de la part du Parti Démocratique (PD), la principale force du centre gauche italienne, qu’elle utilise un langage assez combatif pour dénoncer la façon dont l’incorporation de la Sardaigne à l’Italie s’est produite pendant le XIXe siècle. Les membres de la principale force d’opposition à la chambre sarde souhaitent qu’il y ait désormais un « échange d’idées politiques paritaire, ouvert et responsable » avec Rome afin de parvenir à un « nouveau pacte constitutionnel » qui augmentera substantiellement l’autogouvernement sarde.

Tout ce débat entre fédéralisme et indépendance sera très présent dans les séances du Conseil regional consacrées à la réforme du Statut et qui ont déjà commencé. Les différentes motions devront y être traitées. Le journal sarde La Nuova Sardegna prévoit quelques séances très compliquées, notamment pour mettre d’accord les parlementaires sur le type de relation que la Sardaigne doit avoir avec l’Italie.

 

Source: www.mondivers.cat

Traduit du catalan par : www.eurominority.eu

CORSE : «DEVOLUTION»… POUR NE PAS DIRE «AUTONOMIE» !

Nous nous proposons, dans le cadre de la série «L’autonomie : points de repères pour nourrir la réflexion», de porter à la connaissance des lecteurs du blog Autonomia Eraiki les divers projets d’autonomie ou d’institutions spécifiques élaborés par des mouvements ou structures politiques oeuvrant, face à Paris, pour le recouvrement et le développement de leurs droits nationaux (certains d’entre-eux se limitent toutefois à des aspirations à caractère régional).

Nous commencerons ce nouveau volet d’éléments de réflexion par le projet politique élaboré par les indépendantistes corses regroupés dans la structure électorale Corsica Nazione et le mouvement politique Independenza (aujourd’hui Corsica Libera).

Il faut commencer par reconnaître que le document en question est très travaillé et sérieusement argumenté. Manifestement, il y a là derrière un grand travail de réflexion et une réelle connaissance des sujets abordés, même ceux les plus pointus. Donc, c’est bien un projet tout à fait crédible et à même d’emporter l’adhésion d’habitants de la Corse ne se reconnaissant pas à ce jour comme indépendantistes ou autonomistes.

Et ceci rend d’autant plus regrettable la teneur du texte introductif dans lequel les rédacteurs se livrent à des contorsions sémantico-dialectiques pour expliquer en quoi ce projet politique ne peut pas être qualifié de projet d’autonomie. Si l’on résume et schématise leur propos, l’autonomie est un concept trop flou, trop ambigu, et qui ne garantie pas une évolution vers la souveraineté ou vers plus d’exercice d’autogouvernement. Aussi, les rédacteurs du projet Corsica Nazione-Independenza préférent le définir comme une revendication de «dévolution», en faisant référence au cadre institutionnel qui régit aujourd’hui les autonomies écossaises et galloises.

Si l’on voulait verser dans un certain mauvais esprit, et en nous basant sur le sens en français du mot «dévolution» : «Attribution, transmission d’un bien, d’un droit, d’une personne à une autre», on a véritablement du mal à comprendre en quoi ce concept est plus en phase que celui d’autonomie avec une aspiration émancipatrice… Une dévolution n’est-elle pas la démarche de quelqu’un qui consent à laisser à un autre des droits, des prérogatives ou des pouvoirs ? En préconisant ce schéma, ne reconnaît-on pas implicitement que ces droits, prérogatives ou pouvoirs étaient naturellement ceux de l’entité qui accepte de nous les attribuer ?

Le préambule de ce projet politique poursuit dans le même registre du sophisme en considérant, qu’à priori – de par des expériences conduites ailleurs –, une autonomie n’est que peu succeptible d’évolution. C’est penser que tout est toujours figé sur un modéle unique, que tout relève du même moule, que l’autonomie est donc l’acceptation de rester dans une relation tutélaire. Il n’en est bien évidemment pas ainsi, car l’autonomie peut parfaitement être un cadre institutionnel évolutif et doit même être conçu comme tel. En outre, pour ce qui est des vertus que Corsica Nazione-Independenza semble attribuer à la dévolution, il est franchement difficile de percevoir en quoi et sur quel principe, ce modèle aurait un caractère plus évolutif que l’autonomie…

De fait, il semblerait tout simplement que les indépendantistes corses aient quelque mal à admettre que l’autonomie portée depuis des décennies par d’autres forces politiques est une voie qui pourra permettre à la Corse d’avoir les moyens de prendre ses affaires en main. Car c’est là qu’est la vrai question, pas dans les faux-fuyants relevant de compétitions politiques stériles.

ALLANDE SOCARROS

N.B: Certaines opinions ou analyses émises dans ce texte introductif étant succeptibles de gêner aux entournures des membres de ‘Autonomia Eraiki’, j’ai choisi de signer le préambule en question. Je le ferai dorénavant pour tout article d’introduction de la série « L’autonomie : points de repères pour nourrir la réflexion ».

(suite…)