RETOUR DE CORTE

L’heure de la refondation a sonné en Corse !

La délégation d’Autonomia Eraiki présente aux Ghjurnate Interna- ziunale de Corti composée de 4 militants a vécu un séjour riche en échanges et en apports de toutes natures pour poursuivre le com- bat. Comme toujours, l’organisation de ces journées internationa- listes a été une réussite, les Corses ayant un sens de l’accueil toujours aussi fort et généreux. Les délégations invitées logeaient dans la résidence universitaire de l’Université de Corti. Université qui est le fruit de la lutte du mouvement de libération Corse. Les débats se tenaient dans l’ancienne caserne de la légion étrangère… signe des temps meilleurs à venir, de la réappropriation par les Corses de leur territoire, petit bout par petit bout ? Les délégations provenaient de Kanaky, de Sardaigne, de Catalogne, et d’Euskal Herri, principalement. A noter qu’outre les membres d’Autonomia Eraiki, Euskal Herri était représentée par des membres de Bata- suna, d’Askatsuna et de Segi. Mais il y avait aussi, comme tous les ans, de nombreux jeunes Basques qui profitaient de leurs vacances en Corse pour passer par ces journées de Corti.

Le premier jour de rencontre était consacré aux prisonniers politiques. L’occasion de marquer la décennie d’action solidaire du CAR (Comité anti-répression). Une exposition fort bien montée présentait sur plusieurs dizaines de mètres de panneaux les temps forts de ces 10 années d’opiniâtre lutte. Suite à la tenue d’une conférence de presse, a été projeté un film récent sur les dramatiques événements d’Ouvéa (« Retour sur Ouvéa » de Medhi Lallaoui). Puis, un débat public a eu lieu durant lequel plusieurs membres de comités Corse, basques et Kanak de soutien aux prisonniers politiques ont témoigné de la situation présente sur le front répressif. Les deux thèmes abordés étaient la répression policière, judiciaire et carcérale et la place des prisonnier(e)s dans la résolution des conflits.

Le dimanche était à l’évidence le cadre de l’événement attendu par beaucoup. Il s’agissait de sceller publiquement la démarche amorcée depuis plusieurs mois maintenant de la refondation du mouvement indépendantiste Corse. Ils étaient tous les là, ceux qui il y a plus d’une décennies s’affrontaient lors de cet épisode que nous n’avons pas oublié. Tous ayant fait un long chemin pour se rencontrer, reparler, se tendre la main, revenir à l’essentiel ; la défense de leur Peuple face aux agressions subies. Des agressions aux effets de plus en plus dévastateurs. Car le constat est partagé par le plus grand nombre, le peuple Corse se trouve dans une situation extrêmement critique. La politique colonialiste française n’est pas loin de parvenir à ses fins. Mais la refondation se fait dans le mouvement indépendantiste pour provoquer le sursaut salutaire. La participation des gens dans la salle était importante. L’attente des militant(e)s est très forte. Pas question de retomber dans les erreurs du passé. Chacun(e) étant bien conscient que cette refondation représente la dernière chance.

Les soirées du samedi et du dimanche étaient consacrées à des concerts auxquels participait un très nombreux public composé en grande partie de jeunes. Un groupe d’Iparralde, Buuzbuu était de la fête, apportant sa vitalité et sa créativité. L’Arcusgi clôturait ces Ghjurnate de façon magistrale et festive en « mettant le feu » au châpiteau. Balet de drapeaux basques et corses dans le public, emblèmes du FLN, cris en faveur de l’organisation armée corse et des dizaines de balles tirées en rafale dans le ciel corse… une nouvelle fois la démonstration de cette détermination habitant nombre de patriotes corses.

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