L’OCCITANIE? DEUX PROJETS POLITIQUES POUR LE RENOUVEAU D’UNE VIEILLE NATION
Dans la continuité de notre série concernant les projets politico-institutionnels ou propositions de statuts d’autonomie pour des pays sous tutelle de la République Française, nous vous proposons d’aller voir aujourd’hui du coté de l’Occitanie. Dans cette vieille et vaste terre, à la tradition démocratique bien plus ancienne que celle de l’auto-proclamée «Patrie des Droits de l’Homme», existe, à notre connaissance, deux structures politiques que l’on peut qualifier d’autonomistes ou assimilés : le Partit Occitan (PO) et le Partit de la Nacion Occitana (PNO). Le premier est membre de la fédération ‘Régions et Peuple Solidaires’ (RPS), dont font partie, entre autres, EAJ-PNV (Euskal Herria), le PNC (Corse) et l’UDB (Bretagne). Le second est un mouvement assez ancien – crée en 1959 –, dont l’un des fondateurs et le pilier idéologique fut François Fontan, promoteur du concept de l’etnisme.
Les deux sensibilités, bien qu’apparemment politiquement proches, ont élaboré chacune un projet politico-institutionnel : le PO, sous forme d’un «Projet de statut d’autonomie pour l’Occitanie» datant de 1980 ; le PNO, sous la dénomination d’un «Programme national» adopté en 2009. Pour ce qui est du PNO, il faut préciser qu’il ne revendique pas stricto-sensu la mise en place d’une autonomie occitane, mais l’avènement d’une «République fédérale occitane, souveraine, membre de l’Union Européenne et de l’ONU».
Deux revendications politico-institutionnelles aux caractèristiques très similaires dans un pays où l’expression politique pour une émancipation occitane a du mal, au moins en apparence, à rencontrer une large adhésion populaire… On dit qu’abondance de biens ne nuit pas, mais, en l’occurrence, on peut se demander si cela concourt à éclairer des consciences profondément colonisées et éclatées en particularismes et donc aux antipodes d’un sentiment d’appartenance à une Nation privée de ses droits fondamentaux. Quand au «Gouvernement Provisoire Occitan» inspiré et constitué, au moins en partie, par le PNO, sans aucunement prétendre donner des leçons, on peut tout de même se demander si la plus judicieuse des stratégies politiques est celle de commencer par la fin ?
Néammoins, à la lecture des documents que nous reproduisons çi-après, les mouvements politiques abertzale constitués en Pays Basque nord, auraient tort de les considérer avec commisération. En matière d’organisation et de travail politique, la situation de délitement dans laquelle se trouve, depuis bien des années maintenant, le mouvement abertzale, ne l’autorise certes pas à servir d’exemple ailleurs. Ce qui constitue la réalité abertzale et son influence indéniable dans la société du Pays Basque nord, c’est la grande et importante implication de militants – ce terme n’étant pas forcément à prendre dans son sens politique – dans tous les secteurs qui concourent à faire vivre ce pays. La grande majorité de ces abertzale, acteurs de la sociéte dans laquelle ils vivent et qui ne passent pas leur temps à refaire le monde en petit comité et en cercle fermé, font tout ce qu’il peuvent avec les limites inposées par les structures – institutionnelles en particulier – dans lesquelles ils sont impliqués. Ils font au maximum, de manière isolé, sans cadre politique fédérateur auquel ils pourraient en permanence se référer, sur lequel ils pourraient s’appuyer.
Alors, pour ce qui est de la défense et de la promotion de nos droits nationaux, pour l’écho et l’influence que nous avons dans la société, nous sommes certes plus en avance que les occitans… mais il semblerait bien que nous ayons arrêté de progresser sur la voie de l’émancipation, de la prise en main de nos affaires, du devenir collectif, de la possibilité de choisir… en un mot : de l’autonomie.
Allande SOCARROS (suite…)