Le Premier ministre anglais Winston Churchill a dit un jour : «La démocratie est le pire des systèmes… mais on n’en a pas inventé de meilleur» ! Pour autant, dans les conceptions sociales (ou sociétales) du monde abertzale, il existe, de manière plus ou moins exprimée, une vision critique de la démocratie de représentation, celle qui consiste donc à élire des représentants à diverses instances, dans la majorité des cas par le biais de la compétition entre partis ou mouvements politiques. Ce système de démocratie par délégation comporte bien des lacumes, recéle bien des manquements et prête le flanc à bien des dévoiements. Oui, mais, par quel meilleur système pourrait-on le remplacer ou tout du moins comment pourrait-on l’améliorer ? C’est à ces questions des plus ardues qu’essaye également d’apporter des réponses le remarquable exposé de Janpier Dutrieux. Les principes du fédéralisme global qu’il énonce s’articulent avec ceux de l’autonomie, dans la diversité de ses concepts. Il y développe les principes d’un fédéralisme global, modèle d’organisation et de fonctionnement de la société qui soit le plus démocratique possible et qui garantisse le respect et l’épanouissement de la diversité. (suite…)
On pourrait penser que des siécles de centralisation et de bourrage de cranes par les dogmes jacobins empêcherait toute réflexion ou remises en cause des mythes fondateurs de la France, mêmes chez les esprits les plus éclairés. S’il est vrai que l’esprit jacobin, fondé sur des préceptes travestissant la réalité, est encore largement majoritaire dans la population, les élites et le personnel politique français, des exceptions existent fort heureusement.
Ainsi, l’exposé que nous repoduisons ci-après, et qui est le travail d’étudiants en Sciences-Po de Bordeaux, présente honnêtement les données, analyse objectivement les différences entre Etats unitaires, régionaux et fédéraux et tire des conclusions dégagées de toute contingence idéologique. Il faut espérer que de nouvelles mentalités pourrait enfin émerger, dans les sphéres institutionnelles centrales françaises, de ce type de réflexion.
En attendant, seul des esprits naïfs pourraient penser que le jabobinisme français a perdu, au fil du temps, de sa virulence. La même crédulité leur ferait imaginer que le systéme est réformable jusqu’au point de concevoir, dans la France métropolitaine, des institutions dôtées de tous les attributs d’une autonomie réelle : pouvoir législatif, organisation fiscale propre, gouvernement émanant des suffrages d’une collectivité donnée et élaborant une politique différenciée. Force est pourtant de constater que la déconcentration en œuvre depuis les années 1980 en France n’a rien à voir avec une évolution vers les concepts du fédéralisme. La différence fondamentale de nature entre un État unitaire et un État fédéral est parfaitement analysée dans le texte que nous reproduisons içi. A sa lecture, la conclusion qui s’impose est que seule une constitution débarrassé des dogmes jacobins permettra que la France conçoive et respecte les spécificités collectives et les droits y afférant. (suite…)
Les élections parlementaires dans les États fédérés et Territoires de l’Union indienne s’échelonnent entre le 16 avril et le 13 mai. Un marathon électoral rendu nécessaire par l’immensité démographique et géographique de cette fédération et l’extraordinaire diversité (ethnique, linguistique, religieuse…) de ses populations.
Les médias et discoureurs en manque d’inspiration ont coutume de qualifier l’Inde de «plus grande démocratie du monde». C’est oublier un peu vite qu’il s’agit d’un État ou se cotoient les richesses les plus ahurrissantes et la misère la plus noire, des institutions modernes et le système des moyennageux des castes, une cohabitation harmonieuse des cultures et des tensions communautaires aiguisées par les extrémismes religieux de tout poil.
Il n’en demeure pas moins que l’Union indienne est l’archétype d’un modèle fédéral qui démontre que la complexité et la diversité sont gérables de manière satisfaisante. Une réalité indéniable, aux antipodes des concepts d’uniformisation et de centralisation érigés en dogmes du côté de Paris. (suite…)
Le processus d’union de l’Europe apparaît à beaucoup d’entre nous comme une construction technocratique et bureaucratique, éloignée des réalités du terrain, imposant des orientations et des décisions sans réelle concertation, servant avant tout les intérêts des marchants, des financiers et des gouvernants.
On ne saurait démentir la réalité effective de ces perceptions et, pour ce qui est de l’Union européenne dans sa configuration actuelle, le monde abertzale – et pas seulement celui estampillé de gauche – a quelque difficulté à voir en quoi l’Europe unie peut constituer une avancée pour les nations niées dans leurs droits fondamentaux. (suite…)
A l’heure ou la coalition des espagnolistes – pas si contre-nature que certains voudrait le présenter – va, à la suite d’un véritable hold-up anti-démocratique, s’emparer des rênes de la Communauté Autonome Basque, il nous a semblé important de rappeler – voire de faire connaître – quelles sont les pouvoirs dont dispose les institutions découlant du ‘Statut de Gernika’ de 1979.
On verra que, contrairement à ce que peut laisser entendre la propagande de certains secteurs de la gauche abertzale, c’est une autonomie extrêmement poussée. Sa tare majeure consiste, bien sûr, à la non acceptation par la constitution espagnole du droit à l’autodétermination du peuple basque et c’est ce qui bloque tout le processus vers une solution politique du conflit. (suite…)