L’Europe comme perspective et comme référence

 

Une des lacunes majeures du monde abertzale – je rappelle que je n’emploie plus le mot de « mouvement », si peu approprié à la réalité d’aujourd’hui… se prétendant de « gauche » mais aussi de l’abertzalisme centriste-libéral du Parti Nationaliste Basque (EAJ/PNV) est de concevoir son action politique au sein des deux États-nations, espagnol et français, qui se sont accaparés le Pays Basque… sans se projeter au-delà de ce cadre contraint, en particulier en direction de l’Europe en tant que perspective et référence. Oh, certes, il y a de grandes déclarations d’intention, situant le combat abertzale comme partie intégrante de la construction d’une « Europe unie des peuples et des nations » ; il y a aussi des relations, plus ou moins établies et suivies, entre partis politiques de « nations sans États » comme on dit dans les milieux branchés ; des alliances existent également entre organisations « autonomistes / indépendantistes » au sein des institutions de l’Union européenne, plus précisément au Parlement européen ; quelques « grandes messes » comme les Ghjurnate di Corti (Journées de Corte) se déroulent aussi chaque année, occasion pour des abertzale soi-disant « organisés » de se la jouer « super-indépendantistes » parmi leurs coreligionnaires pendant que le reste de l’année ils participent allègrement et avec gourmandise au bon fonctionnement des institutions espagnoles et françaises… (suite…)