ASKI !

éditorial d’Ekaitza n° 1114

La convocation qu’a reçue Filipe Bi- dart de la part du juge d’application des peines « compétent en matière de terrorisme », en vue d’une éventuelle modification des obligations de sa mesure de libération conditionnelle, est une inacceptable provocation. L’instrumentalisation par le pouvoir politique de l’appareil judiciaire – et plus particulièrement de sa fameuse section dite antiterroriste – en cette période pré-électorale est grossière et ne leurre personne.

Filipe qui, rappelons-le, a effectué 19 longues années de prison, se voit aujourd’hui -et pour encore longtemps – imposé une interdiction de vivre au pays basque, mais également est soumis à la nécessité de payer aux Fonds de garantie des victimes du terrorisme une faramineuse somme d’argent, n’en a donc pas terminé. C’est aujourd’hui à sa liberté d’expression, à sa liberté de manifester, à sa liberté de simple solidarité que Paris s’attaque. Nous disons que cela suffit !

L’acharnement répressif dont fait l’objet Filipe nous est insup- portable. Il nous faut le dire clairement. Nous attendons de la part de tous ceux qui sont attachés aux droits fondamentaux de la personne humaine une réaction à la hauteur de l’agression subit par Filipe. L’accumulation des mesures répressives touchant – au gré du calendrier électoral- Filipe et autres militant(e)s ne doit pas rentrer dans une normalité de traitement passée sous silence, passivement acceptée. Ne nous rendons pas complices par notre silence ou notre prudente neutralité de manoeuvres liberticides. Car demain, nous serons tous de potentielles victimes de pareils traitements.

Mais il sera trop tard. C’est aujourd’hui qu’il nous faut réagir et agir. Les « précédents » en matière de politique répressive sont toujours l’annonce de lendemains difficiles pour des populations toujours plus nombreuses, ne l’oublions jamais !

EKAITZA

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