LE CHEMIN VERS L’AUTONOMIE: CA A DU SENS !!!

Le projet des Alsaciens, vient au départ de la base, des territoires eux mêmes, c’est une forme de rationalisation mais c’est aussi porteur d’un sentiment collectif d’appartenance commune… certes plus facile à faire quand il s’agit de réunir deux départements, présidés par l’UMP, avec la dernière région de l’Hexagone, présidée par l’UMP, et dont le président est aussi le ministre des collectivités locales.

Mais ceci dit, c’était le vœu au départ des Alsaciens, et ça a du sens.

Rien, ni en Alsace ni en Pays Basque nord, ne peut enrayer l’aspiration du peuple à un processus d’autonomisation qui triomphe partout dans le monde dans les grands États démocratique.

De la même manière que le vœu des Normands est de se réunifier dans une région unique, et ça a du sens.

Comme le vœu des Bretons est de rattacher la Loire Atlantique à la Bretagne, et de rendre à Nantes toute sa place dans la Bretagne pour la conduire vers plus de pouvoirs et de compétences, parce que ça a du sens.

Comme le vœu des Corses de fusionner les deux départements dans le cadre du statut particulier enfin doté de compétences d’autonomie… on y viendra assez rapidement, la population est de mieux en mieux disposée à ce sujet, parce que ça a du sens.

C’est le cas pour le département des Pyrénées orientales, autrement dit la Catalogne du Nord, qui a vocation à s’inscrire, à l’heure de l’approfondissement de la construction européenne, dans une région transfrontalière, par ce que là aussi , c’est le sens de l’histoire.

Il reste comme d’habitude le Pays Basque Nord, qui depuis des décennies, invente des dispositifs astucieux à l’ombre des institutions puissantes qui ne veulent, jusqu’à présent, pas lui concéder la moindre miette.

Mais cet handicap, hier, sera peut être notre chance demain.

Regardez ce qui s’est passé dans la Communauté Autonome Basque (CAV) et dans la Communauté Forale de Navarre, qui sont revenus à l’autonomie après la dictature, un siècle après le fédéralisme allemand. Elles ont su en tirer un grand profit, dans des domaines essentiels pour le reste de l’Europe, comme la réindustrialisation, la relocalisation d’activités productives, l’autonomie énergétique… ça n’a été possible que grâce à l’autonomie.

Pourtant, cette autonomie n’a été octroyée que du bout des lèvres, et il a fallu conquérir si ce n’est arracher les compétences les unes après les autres, gravir les marches année après année, pour les consolider. Et ces deux sociétés basques ont des atouts, même et je dirais surtout dans la crise actuelle, que n’a aucune autre région d’Espagne ou de France, pour faire face à la mondialisation ou aux effets de la spéculation.

Même sans adhérer à l’idée abertzale, le plus colbertiste des hommes de gauche, le plus jacobin des hommes de droite, est obligé de constater que ces nouvelles autonomies ont permis de trouver localement des solutions à un désordre global.
Plus récemment encore, la dévolution écossaise et galloise, à peine une douzaine d’années, est en train d’extirper ces deux communautés de citoyens de la crise dans laquelle s’enfonce l’Angleterre, leur puissante voisine, qui hier encore les administrait directement.
Il n’y a pas de raison que la France reste la dernière exception en Europe à cette transformation naturelle des choses.
Et il y encore moins de raisons que le Pays Basque Nord, soit une exception dans l’Hexagone, dans un pays qui est lui même une exception des plus archaïques dans l’Europe qui se construit.
Cette discrimination doit d’autant plus cesser, que 35 000 personnes se sont déplacées en mars 2010 pour donner leur point de vue sur une collectivité territoriale, soit pratiquement trois fois plus que d’électeurs du Pays Basque venu se déplacer pour les primaires socialistes, le mois dernier (13 269 électeurs d’après mes calculs).
La volonté du peuple n’est pas à géométrie variable… la légitimité des primaires, dans une dynamique qui concerne tout un pays, n’est pas moins ni plus légitime parce 6,66 % des électeurs du Pays Basque se sont déplacés aux primaires citoyennes, là où 17,89 % l’ont fait pour une collectivité territoriale.

Dans n’importe quel pays, il ne faut que 5 à 10 % des citoyens pour organiser officiellement un référendum d’initiative populaire. Ce chiffre ici a été pulvérisé.

Cette volonté est en phase avec l’enquête publiée la semaine dernière par l’Association des régions de France présidée par Alain Rousset.

Un nombre considérable de communes, de nombreuses institutions comme la chambre de commerce se sont prononcées, en faveur de cette reconnaissance. Société civile et société politique réunies.

Plus personne ne peut ignorer que le Pays Basque souhaite aller dans cette direction. On ne peut plus tergiverser face à ce qui est une véritable expression démocratique.

Il reste encore chez nous un obstacle majeur, ceux qui ont le contact permanent avec les institutions de la République, les ministères, les autorités préfectorales, tergiversent, voire expriment leur hostilité à la volonté populaire.

Si les grands élus sont les derniers à avoir le courage de franchir la ligne et assumer la volonté commune des électeurs, il nous faut exercer notre force de convictions sur ces élus.

Mais si nous n’y parvenons pas, nous ne pouvons pas nous contenter de les laisser se faire réélire et être un obstacle à la volonté populaire. Cette volonté doit alors pouvoir s’incarner dans une nouvelle génération d’élus qui porteront avec force l’expression de la volonté très largement majoritaire de la communauté des citoyens du Pays Basque.
C’est déjà ce qui s’est passé une première fois aux élections sénatoriales, et c’est un signal puissant. Et nous pouvons nous réjouir de ce premier changement.
Mais il faut aussi nous donner les moyens de faire la même chose aux élections législatives, créer les dynamiques nécessaires pour battre dans les urnes celles et ceux qui font obstacles à l’Assemblée nationale à la volonté populaire du territoire qui jusqu’alors leur a accordé leur suffrage.

Quels que soient les élus qui siègeront dans les prochaines années dans les assemblées législatives, et à la tête des principales communes du Pays Basque, c’est à la communauté des citoyens de leur donner, sur ce sujet, une forme de mandat impératif, comme ça existait du temps des Biltzar.

Faut-il que cela passe par une nouvelle consultation à l’occasion des élections législatives ? C’est une piste que nous ne pouvons pas négliger.

D’autant qu’il est probable que nos prochains députés soient aussi amenés à réviser en profondeur la constitution, voire à se transformer en assemblée constituante.

À nous de créer les conditions pour parvenir à notre propre processus d’empowerment, à gravir à notre tour les cent marches de l’autonomie, et ça commence par une collectivité territoriale avec quelques compétences dans les domaines de la vie quotidienne, avec une idée en tête : Herrian Bizi, Herrian Ikasi, Herrian Lana… Herrian erabaki (vivre, étudier, travailler et décider au Pays).
Empower Yourself !
Vianney Cier

 

3 commentaires pour “LE CHEMIN VERS L’AUTONOMIE: CA A DU SENS !!!”

  1. bonjours,
    pourquoi ne pas faire une demande aux savoyards et savoisiens, (exclusivement) de voter a l’occasion d’une élection communale, sur ce débat.
    oui ou non devenir autonome, avec la France ou avec l’Europe ?
    Merci.

    Meilleurs salutations et bonne fête de fin d’année.

    René Redoux.

    Ps: A quand un regroupement de tous sous une meme baniere ?
    aujourd’hui trop de groupes, pour réussir il faudrait être tous ensemble ?

  2. Oui à l’autonomie mais pas à géométrie variable sinon ça n’a plus de sens. Je suis fédéraliste et je pense que tant qu’il y aura un fédéralisme à géométrie variable véhiculé par certains, on avancera pas et on aura des sentiments très jacobins de la part de l’opinion publique éventuellement de gauche. Je suis pour une décentralisation concernant toutes les régions.

  3. Le chemin de l autonomie est positif car vous faites les choses vous-meme, en usant de votre temps, et vous ne volez pas du temps aux autres personnes, dans une certaine mesure. Et il vous permet d etre solidaire avec autrui.

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