POURQUOI, L’AUTONOMIE ?

2cce36f59d7f0df41c836bc5beb631c7Parce que même si l’idée de l’autonomie a été mise sous le boisseau pendant de longues années, et si les gens qui défendaient cette idée se sont trouvés marginalisés, les alternatives proposées n’ont peut être jamais étés à la hauteur, ce qui explique la position de retrait de beaucoup d’entre nous. Toujours fidèles à des idéaux, mais parfois désabusés.

Derrière l’idée d’autonomie, il faut d’abord distinguer un fait: « autonomia askatasunaren lehen urratsa » (l’autonomie premier pas vers la liberté), n’a jamais été contre l’idée d’une indépendance. L’idée d’autonomie est une idée ouverte, surtout dans une période de reconfiguration de l’Europe, qui voit des pays fédéraux  s’intégrer dans celle ci. La France est l’un des seul qui ne soit pas composé d’entités autonomes, du fait de son passé jacobin. De grands pays européens, comme l’Allemagne, ou le Royaume Uni ont montré le chemin depuis longtemps. Les Etat-Nations s’intégrent grace à l’harmonisation des textes de lois au niveau européen, (au détriement des législations nationales), et avec la prédominance des politiques européennes.

Cela étant, il serait faux de dire que la France ne se prépare pas à l’intégration européenne: la mise en place d’euro-régions est en marche. Localement, nous avons l’euro-région aquitaine, qui englobe toue l’aquitaine, avec une concentration des services de l’Etat et des entités financières. Cette construction, s’oppose à une euro-région euskarienne, plus logique du point de vue économique et localisation géographique du peuplement. Cette mise en place est en cours depuis fort longtemps. Localement l’idée du département a été mise en avant, quasiment à l’exclusion de tout autre idée,  (cette structure n’est plus d’actualité dans l’Etat français depuis prés de 20 ans, du fait de construction européenne). Historiquement il serait aussi bon de rappeler aussi que l’ Aquitaine historique du temps de Jules César parlait une langue euskarienne, et que nous partageons une considération similaire de la part de l’Etat français par rapport à nos cultures et langues.

Sur un autre sujet, l’idée d’autonomie par sa localisation territoriale restreinte emmène d’autres conséquences, dont la place de l’individu par rapport à la prise de décision.

Nous souffrons du manque de respect dédié à l’individu, qui bien souvent n’est pas vu en tant que tel, mais comme un moyen. Il est très fortement conseillé pour vivre sa vie de façon descente, de donner son opertur à un partis, ou une organisation politique. L’obéissance conditionne les passes droits, la place dans la hiérarchie sociale. Dans l’idée d’autonomie, il y a l’idée d’être autonome, et  d’être un participant actif du fait politique et social. Il ne s’agit pas seulement d’une apparence , il ne s’agit pas de la préservation d’une élite, ou de la mise en place d’une autre, car en aucun cas il ne pourrait y avoir de Peuple, sans peuple, si celui ci doit continuer à exister. Tout est lié : de l’existence d’un fait Euskaldun, aux problèmes de spéculations, de la santé publique, du bien être social, de l’intégration de tous, … nous devons être acteurs, et non plus subir la déprimante réal-politique qui détruit nos idéaux.

Piarres

4 commentaires pour “POURQUOI, L’AUTONOMIE ?”

  1. « Dans ce projet d’autonomie, il est question d’autonomie aussi pour les individus qui seront sans cesse encouragés à s’affirmer comme les principaux acteurs sociaux de cette construction politique. », dis tu Piarres. Effectivement, là est bien le premier des enjeux. Inciter, provoquer, stimuler une participation du plus grand nombre. Non pas comme un troupeau, mais bien un à un, individu par individu. Que chacun s’exprime librement, et cet espace est un lieu fait pour cela. L’autonomie ne se construira que sur la base de l’engagement d’individus capables d’autonomie, de pensée et d’action. Nous entrons dans l’ére de la responsabilisation du plus grand nombre !
    Didier

  2. J’ai suivi votre conférence de presse du 7 avril dernier, au trinquet moderne à Bayonne, via la presse. Votre initiative est surprenante, j’aimerais que ceux qui y ont participé me disent ce qui les motivent, sachant qu’il y a déja des partis abertzale qui sont sur le terrain, et particulièrement sur la question institutionnelle.
    Merci de m’éclairer sur le sujet !
    Anne

  3. Anne, il me semble que, lors de cette conférence de presse du 7 avril dernier, les porte-paroles des 150 et quelques signataires (dont plus de 90 présents il me semble) ont clairement expliqué l’objet comme les objectifs de leur démarche collective (cf. Ekaitza n° 1072), mais il est vrai qu’une seule réponse n’est jamais satisfaisante, surtout quand la question est aussi fondamentale et complexe que celle que tu poses. Merci Anne de nous relancer en quelque sorte, car c’est une des raisons d’être de ce blog que d’approfondir les questions institutionnelle et territoriale tout particulièrement en Pays basque nord. Je ne saurais donc qu’inviter les signataires de notre appel à utiliser ce blog pour y exprimer leurs analyses personnelles, soit en y laissant des commentaires, soit en m’adressant leurs textes que je publierai volontiers à l’adresse du blog : autonomiaeraiki@free.fr

  4. En réponse à la question posée par Anne, je dirai pour ma part ceci. En lançant cette initiative, notre volonté a été de créer un nouvel espace sur la scéne politique d’Iparralde. Un espace qui ne soit pas un cadre contraignant, mais qui au contraire favorise une émancipation de la pensée individuelle et collective. Et favorise une action publique féconde par voie de conséquence.
    Notre objectif est d’impulser et d’accompagner ce qui a nos yeux représente le passage obligé vers la dignité partagée par toutes celles et ceux qui vivent et travaillent en Iparralde.
    L’autonomie, pensée et écrite à tous les modes et à tous les temps est notre crédo. Pour cela, nous prenons le parti d’abattre tous les murs qui s’opposent à la rencontre, à l’échange, aux avancées, au partage. Fort de notre passé, des expériences diverses des uns et des autres, nous faisons le choix de mutualiser ces richesses, et d’aller de l’avant, coûte que coûte, en brandissant un seul étendart, celui de l’Autonomie !
    Comme l’on marche en avançant un pied devant l’autre, nous allons construire petit à petit des outils résolument militants, à partir desquels nos idées se diffuseront pour convaincre, car il est bien clair pour nous toutes et tous, prenant partie à cette inititiative novatrice, que l’on ne peut vaincre sans convaincre !
    Gabi

Laissez un commentaire