La Gagaouzie : une autonomie dans l’état moldave
Le colonialisme et l’impérialisme ont façonné, pour leur malheur, les destinées de bien des peu- ples à travers le monde. Chacun est conscient que la constitution des empires, au sens monarchi- que ou non, a été le tombeau des libertés collectives de tant et tant d’ethnies. Ce dont on a moins connaissance, c’est que l’éclatement de ces empires a pu donner naissance à d’autres situations d’assujétissement. Ainsi, la désintégration de l’Union Soviétique a permis l’accession à la souveraineté de la Moldavie dont la majorité de la population est de langue roumaine. Ce processus de désagrégation-reconstrution a pris au piége un peuple de langue altaïque, donc distinct du groupe linguistique majoritaire de la Moldavie : les gagaouzes. (suite…)
Le Val d’Aoste constitue sans doute la plus petite communauté autonome d’Europe occidentale, que ce soit en terme de superficie territoriale – 3.300 Km2 – que de population – 126.000 habitants. Son organisation en région autonome est concomitante à la naissance de la République italienne, succédant au régime fasciste qui avait tout tenté pour éradiquer la spécificité valdotaine. (suite…)
Les pays de l’Europe du Nord ont des traditions de fonctionnement démocratique avec lesquelles des Etat-nations comme la France, l’Espagne ou la Grande-Bretagne ont bien du mal à supporter la comparaison. Ainsi, le Danemark a non seulement concédé une large autonomie aux Iles Féroé, mais Copenhague a, en outre, accepté que ce territoire insulaire peuplé par 47.700 iliens ne soit pas intégré dans l’Union européenne. En conséquence, les autorités Féroïennes (ou Féringiennes) n’ont pas à appliquer les régles communautaires, alors même que leur État de tutelle est membre de l’UE. Sans entrer dans un débat sur les avantages ou inconvénients de cette singularité, ce cas de figure est très intéressant à observer, en ce sens que la liberté de choix dont dispose les Iles Féroé se rapproche davantage d’un statut confédéral que fédéral. En effet, seule une entité indépendante peut, en théorie, bénéficier d’un tel niveau d’autodétermination. Il y a là matière à réfléchir pour le devenir institutionnel du Pays Basque – considéré dans chacune de ses différences statutaires actuelles comme dans son ensemble – et pour la configuration européenne dans laquelle Euskal Herria aurait volonté à s’inscrire. Car, quoiqu’en dise les europhiles les plus fervents, l’Union européenne est bien davantage aujourd’hui une véritable usine à gaz et un outil taillé sur mesure pour les marchants de tout poil qu’un espace de fonctionnement démocratique et solidaire. (suite…)
L’Allemagne et l’Italie ont pour point commun d’être des États ayant connu une unification assez tardive. En effet, l’Empire allemand, regroupant l’ensemble des états germaniques ayant souhaité se soustraire à la tutelle autrichienne, a été constitué en 1871 et le Royaume d’Italie est née en 1861, même si l’unification ne s’est achevé que plus tard, avec l’intégration de Venise (en 1866) et de Rome (en 1870). Mais, pour ces deux États européens, unification n’a pas été synonyme de centralisation et d’uniformisation, comme cela fut le cas pour l’auto-proclamée «Patrie des Droits de l’Homme». L’Allemagne et l’Italie ont cependant connu des évolutions institutionnelles différentes, la première étant aujourd’hui un État fédéral, tandis que la seconde constitue ce que l’on peut appeller un État régional. L’article qui suit apporte des éléments de comparaisons entre ces deux modèles institutionnels. (suite…)