IL Y A 25 ANS, JEAN-LOUIS LARRE NUN DA POPO ?

Le jeudi 7 août prochain fera 25 ans que Popo Larre, militant d’Iparretarrak a disparu suite à la fusillade dite de léon. Vingt-cinq ans que ses camarades de lutte et de trés nombreux Basques demandent à l’Etat quel sort a été réservé à Popo suite à la chasse à l’homme consécutive à cette fusillade dans les Landes. Un quart de siècle que la question est posée : « Nun da Popo ? »

Un nouvel hommage lui sera rendu le 7 août prochain, sur la place d’Hélette, à 19h. Heure à laquelle, vingt cinq ans plus tôt, s’est produit cet échange de tirs entre militants d’IK et militaires français. Nous devrons être nombreux ce jour-là pour témoigner de notre solidarité à toutes les femmes et les hommes de ce pays qui ont eu à souffrir et continuent à souffrir de la répression. Nous devrons être nombreux lors de cet Omenaldi pour exiger de l’Etat français qu’il réponde à la question : « Nun da Popo ? ». Nous devrons être nombreux ce 7 août 2008, à Hélette, pour affirmer que la lutte continue et qu’elle ne trouvera une issue que dans la négociation.

Le jeudi 7 août 2008, à 19h, toutes et tous à la place d’Hélette !

Popo, gogoan zaitugu !

LES ACTIVITES D’AUTONOMIA ERAIKI

Le jeudi 19 juin à Iruna (Nafar- roa), dans le local de l’associa- tion Zaldiko Maldiko et le mer- credi 25 juin, au gaztetxe de Sara (Lapurdi), des membres d’Autonomia Eraiki (AE) sont allés rendre compte des diver- ses actions menées par la délé- gation citoyenne d’Iparralde à l’ONU fin avril dernier. Des ren- contres qui ont permis égale- ment aux militants d’Autono- mia Eraiki de présenter leurs objectifs à court et moyen terme. sarako gaztetxea.jpgLe vendredi 20, toujours à Sare, un membre d’AE -en compagnie d’un militant de Batasuna- a pré- senté l’autonomie comme pre- mier objectif institutionnel. Dans les semaines à venir, des mili- tant(e)s d’Autonomia Eraiki  à nouveau prendront la parole lors de diverses rencontres en ipar et hego alde, mais également aux Journées de Corte (Corse),  au Festival de film Résistances, qui se tient à Foix, du 4 au 11 juillet, ainsi qu’à un congrès à Ponte di Legno (Italie) dont le thème est le multiculturalisme. Nous vous rendrons compte de ces rencontres.

LA HAINE ENTRETENUE

Le mercredi 28 mai, dans un entretien accordé au Midi Libre, Filipe Bidart évoquait sa situation personnelle et donnait son avis sur la situation politique touchant Euskal Herri. Un entretien qui ne faisait que confirmer ce que Filipe a toujours clamé, défendu, avec conviction et sens des responsabilités.

Cela n’a pas été du goût du sénateur maire UMP de Béziers, Raymond Couderc, qui, dans le même journal, a réagi de façon on ne peut plus agressive. Rappelons que Monsieur Couderc est cet homme qui la veille de l’arrivée de Filipe à Béziers avait organisé une cérémonie très médiatisée au monument aux morts « A la mémoire des gendarmes et policiers assassinés par des bandits et des terroristes ».

Cette fois, dans un article intitulé « Il est incapable de sortir de sa logique de tueur » le premier magistrat Biterrois – bien que reconnaissant que Filipe s’était « comporté de façon convenable » depuis son arrivée à Béziers -, se demande « est-ce qu’ils sont capables de s’amender, ces gens-là ? ». S’amender de quoi ? Comment un responsable politique, sénateur de surcroît, peut-il oser avancer pareille idée ? Filipe, comme l’ensemble des Abertzale qui ont eu – ou ont – à faire avec à la justice d’un des deux Etats mis en cause par la question basque, l’Etat français et l’Etat espagnol, ont agi dans le cadre d’une résistance. L’Histoire est chargée de situations comparables à celle que notre peuple vit depuis si longtemps. Une Histoire qui a retenu certains noms de résistant(e)s, mais en a aussi oublié beaucoup. L’oubli qui d’ailleurs est le meilleur des alliés de celles et ceux qui ne cessent de réitérer les mêmes fautes, les mêmes injustices, sources de malheurs et de chaos, mais aussi -fort heureusement sources de tant de résistance, de sursaut de vie et de dignité. Ces résistant(e)s n’ont à s’amender de rien du tout. Ils ont agi en conscience. Mus par un désir de Justice. L’Histoire leur donnera raison, comme elle a déjà donné raison à bien des « terroristes » célèbres, tels que Jean Moulin, Nelson Mandela, Yasser Arafat  et autre Gerry Adams. Que l’on nous épargne donc de si lamentables envolées de la part de pseudo responsables politiques. Et que chacun agisse de façon à raccourcir le chemin qui reste à faire pour parvenir à instaurer les conditions d’une paix juste et durable en Euskal Herri. Filipe a clairement indiqué – à plusieurs reprises – que son action s’est inscrite et continue à s’inscrire dans la recherche de la résolution du conflit en cours. Dont acte.

MADDI HEGUY, BETI HOR !

Ce samedi 21 juin 2008, fait 21 ans que Maddi Héguy, -UDA pour ses camarades de combat d’Iparretarrak- est décédée dans des condit- ions particulièrement tragiques suite à son arrestation par les agents de la Police de l’Air et des Frontières (PAF).

Nous ne l’avons pas oublié. Pas plus que nous n’oublions celles et ceux qui ont payé et paient au prix fort leur désir de voir notre peuple se libérer, s’émanciper.

L’exemple de l’engagement total qui fût celui de Maddi ne peut que nous amener à nous poser la question sur l’engagement qui est nôtre, ici et aujourd’hui. Mais éga- lement sur la nature de notre Idéal et l’es- prit qui guide notre pensée et nos actes. Questions qui en cette période de rappel des événements de Mai 68 devraient se poser tout particulièrement aussi à toutes celles et ceux qui n’acceptent pas l’ordre injuste qui chaque jour s’impose au plus grand nombre.

Maddi avait placé le curseur de son enga- gement personnel trés haut. A un point qu’elle considérait comme en adéquation avec la gravité de la situation qui s’imposait à nous en Iparralde. Elle s’en est expliquée suite à l’évasion qu’elle fit de la maison d’arrêt de Pau.

A l’évidence, les temps ont changé. A l’évidence, le don de soi se fait à dose plus restreinte et concerne un nombre de personnes engagées qui semble ne pas aller en augmentant. Il y a crise des vocations !

Pourtant, la situation n’en est pas moins grave. Ces deux dernières décennies n’ont pas été marquées par une évolution telle que nous puissions nous penser hors de danger. Bien au contraire. Ce passé récent a été celui d’une inexorable avancée des forces réaction- naires. A la force brutale d’antan, s’est ajoutée la puissance ma- chiavélique des médias, et l’incommensurable immoralité et perver- sité des décideurs. L’adversaire d’aujourd’hui a une puissance de nuisance supérieure à tout ce que nous avons pu connaître de par le passé. Ne pas s’en rendre compte, ne pas en avoir une juste conscience nous sera fatal.

L’exemple de lucidité et de détermination de Maddi doit aider chacun(e) d’entre nous à trouver en soi les ressources pour faire le bon choix d’engagement. Chacun apportant son expérience, ses compétences, son expertise, sa détermination, au tronc commun de notre lutte de libération nationale et sociale.

EKAITZA