LURRALDETASUN DIAKRONIKOA

Egitatea da negoziazio prozesua, gatazka gaindi- tzeko proposamen edo ideia bezala hartuta, zahar- kitua gelditu dela eta artxibatu beharra dagoela. Ezin da izan eta ez da izango beste prozesurik, prozesu izendatzen zen elkarrizketa proposamena eusten zuten hiru oinarri objektiboak hautsi egin dira. ETAren sinesgarritasuna hautsi da eta ez du zentzurik su-etena deitzeak. Negoziazio gaitasuna hutsaldu da hari lotutako diskrezioa eta erantzu- kizuna xahutu direlako. Normalizazioaren eta bakegintzaren bereiz- ketaren oinarrizko printzipio funtsezkoa urratu da abangoardizatze politikoa gauzatzeko alferrikako ahaleginean. (suite…)

NOTRE PAYS A BESOIN DE MILITANTS POLITIQUES

[discours pour le dernier Amnistiaren Eguna à Makea]

Nous vivons aujourd’hui le 24éme Amnistiaren Eguna (appelé autre- fois Presoen Eguna). Vingt-quatre années que la Commission Anti- Répression (CAR) apporte un soutien sans faille aux militant(e)s d’Iparretarrak (IK). Pour la première fois depuis près d’un quart de siècle, nous n’avons plus de militants d’IK en prison. Mais prés de 600 preso (prisonniers politiques basques) continuent à vivre l’insupportable condition pénitentiaire. Six cent femmes et hommes incarcéré(e)s dans les infâmes prisons françaises et espagnoles pour avoir défendu les intérêts du peuple basque. Ils sont ici, ce soir, parmi nous, par le cœur et par l’esprit.

Mais il nous faut rappeler que Filipe Bidart, dernier militant d’IK  ayant connu la prison, peut être remis en prison. Une décision sera prise d’ici peu à son encontre. Il nous faut être vigilants. Rappeler aussi que la CAR a toujours aidé les preso mais également les ex-preso soumis au paiement d’amendes au « Fonds de Garantie des Victimes du Terrorisme » et aux assauts réguliers des huissiers. Des amendes qui représentent à ce jour une somme globale de plus d’un million et demi d’euros à payer. Somme colossale. La sortie des militants d’IK de prison n’est donc pas synonyme de fin de mobilisation, loin s’en faut. Il nous faut donc continuer à aider financièrement la CAR. La mobilisation doit se poursuivre !

Cet Amnistiaren Eguna 2007 signe donc la fin d’un cycle… et le début d’un autre cycle. Car la lutte continue. Et le fil rouge de cette lutte débutée voilà maintenant plusieurs décennies, est la reven- dication de l’autonomie. Une revendication portée aujourd’hui par Autonomia eraiki, mouvement comprenant dans ses rangs la ma- jeure partie des anciens preso d’IK… militant(e)s qui ne portent pas la revendication d’autonomie depuis 6 mois… mais depuis de longues années. Constance, fidélité dans les objectifs, des qualités qui ne peuvent leur être niées…

A vous, jeunes abertzale, qui représentez la très grosse majorité des personnes présentes à cet Amnistiaren Eguna, quelques mots à présent…

Ce pays, notre pays, n’a pas besoin de soldats. Il a besoin de militant(e)s politiques. Les soldats suivent les ordres, répondent aux slogans. Un combat politique ne se gagne pas avec des slogans mais avec des arguments, des discours construits. Chacun(e) d’entre vous se doit d’être en capacité de défendre face à qui- conque, et en toutes circonstances, notre Idéal commun. Formez- vous, informez-vous ! Préparez-vous à être les cadres de demain. Le savoir, la connaissance et votre détermination d’abertzale, l’amour que vous portez à notre patrie sont les meilleurs atouts pour faire de vous les meilleurs ambassadeurs de notre nation.

Autonomia eraiki est là, qui s’inscrit dans le paysage politique de ce pays. Autonomia eraiki a pour objectif, cela a été dit à plusieurs reprises, de sensibiliser, informer, sur le concept de l’autonomie. Une autonomie que nous considérons comme l’outil institutionnel nécessaire à l’acquisition des moyens de notre dignité. Autonomie, facteur d’émancipation, sur le plan identitaire et social. Nous vous invitons à nous rejoindre, pour dessiner les contours de cette institution d’avenir, et la construire. Pour vous nourrir du savoir nécessaire pour que chacun(e) d’entre vous, d’entre nous, soit capable d’être un(e) militant(e) responsable. Parce que l’autonomie commence par soi-même, parce qu’elle est d’abord un combat sur soi-même.

AUTONOMIE ET AMNISTIE

Depuis trop longtemps hélas, la CAR (Commission Anti-Répression) dit et redit que l’Amnistie est bien une revendication politique et non humanitaire, encore moins une expression d’un quelconque regret ou une demande de pardon. Depuis trop longtemps car on mesure là le nombre d’années où des militants sont incarcérés, poursuivis,  pour leur engagement politique au service du Peuple basque.

Il est certain que la libération des prisonniers politiques basques est donc, outre le travail judiciaire de défense des dossiers, un acte po- litique qui ne peut qu’être la conséquence de la reconnaissance de la lutte du mouvement abertzale. L’amnistie est bien un élément de la résolution du conflit qui oppose le peuple basque aux pouvoirs français et espagnol.

L’autonomie est, pour nous, une étape de résolution de ce conflit et une réponse aux problèmes auxquels se heurte le Pays basque nord par manque total de reconnaissance.

Pas la moindre compétence pour décider ici en Pays basque nord des orientations à prendre ; être un demi département, voilà le sta- tut qui nous est accordé !!

La CAR s’inscrit donc dans la démarche engagée par AUTONOMIA ERAIKI pour travailler, affiner et peaufiner le travail déjà commencé il y a plus de 10 ans par ERAIKITZEN.

L’obtention de l’autonomie : nous savons bien que ce n’est pas le grand soir où la répression sur le mouvement abertzale cesse com- me par enchantement, où les inégalités de classes sont balayées d’un revers de main, etc…

Nous savons bien que cette autonomie, c’est bien à nous de la construire sans cesse, de travailler à la mise en place d’un projet de société qui respecte les hommes, la terre où ils vivent et rejette enfin la pouvoir du capital.

Par contre dans le statut d’autonomie nous voulons des compé- tences qui nous permettraient d’agir sur la vie sociale, économique et culturelle de notre Pays, des compétences qui nous ouvre la voie de liens forts à tous les niveaux avec les provinces d’Hego alde pour enfin qu’Iparralde puisse commencer à construire sa place dans Euskal Herria.

Autonomie : statut dont nous connaissons les limites dans les réa- lisations qui nous entourent. Nous les constatons chaque jour :

– lorsque nous assistons, chez nous, en Euskal Herria, dans la Com- munauté autonome à l’arrestation de quasiment tous les responsa- bles de l’organisation politique Batasuna,

– lorsque nous sommes confrontés à une répression policière qui sévit et dans laquelle la police de la communauté autonome basque est le relais efficace de la police espagnole.

Conscients des limites et des déviations possibles, nous invitons les militants et amis qui chaque année se retrouvent à Makea le dernier dimanche d’octobre à poursuivre avec nous la lutte pour que la re- connaissance de la lutte abertzale et un début de résolution du con- flit entraînent comme conséquence l’amnistie totale et sans condi- tion.

EKB (Commission Anti-Répression)


PASSAGE EN FORCE

Ce sont pas moins de trois ministres qui étaient présents en Ipar- ralde le vendredi 24 août. Sans oublier l’inévitable Sarkozy. Une sur- représentation officielle en terre basque, surprotégée par une armada de membres des forces de l’ordre. Le ministre de l’Agriculture Barnier d’abord, qui s’est invité à la « fête du terroir » organisée par la FNSEA. Après quelques mots sur l’ours et les vautours, le ministre repart, un dossier de doléances sous le bras. Un petit tour et puis s’en va… Puis, la ministre du Logement Boutin, présente aux Entretiens d’Intxauseta à Bunuze, où elle enfonce des portes ouvertes dans un discours sur la crise du logement. Elle ne fait pas la moindre référence aux problèmes spécifiques d’Iparralde où la crise du foncier et du logement entraîne des conséquences dramatiques pour l’avenir de l’identité basque. La « sursitaire » ministre de l’Intérieur ensuite (cf. l’affaire Clearstream…), Alliot- Marie qui, obligée de jouer les seconds rôles, se borne à distribuer sourires et poignées de mains sur le port de Ziburu et au commis- sariat de Baiona. Le président de la République Sarkozy enfin, dans toute sa splendeur d’homme pressé, qui ressert à la louche son discours populiste compassionnel (au sujet des victimes, de la lutte contre le terrorisme, de l’« écoute » apportée aux pêcheurs, etc.).

Voilà une opération de communication de grande ampleur qui nous aura permis de mesurer à quel point le pouvoir actuel méprise le peuple basque. Aucune prise en compte des problématiques d’Euskal Herria, pas l’ombre d’une main tendue, pas le plus petit geste symbolique qui pourrait nous laisser espérer un avenir proche fait de consultation et de dialogue bilatéral. Non, de tout cela, rien. Rien que du mépris, de l’arrogance : le passage en force et la grosse artillerie du pouvoir, censés impressionner les foules. Pourtant, ces visites, organisées dans le plus grand secret jusqu’au dernier moment, auront aussi été l’occasion pour des travailleurs-euses de l’océan, des militant-e-s anti-OGM et des militant-e-s abertzale de donner à voir et à entendre la résistance de ceux qui luttent, de faire la démonstration que ce pays ne pliera pas. Ils auront été notre honneur, celui des insoumis – trop rares – qui refusent l’ordre injuste. La violence employée par les forces dites de l’ordre pour neutraliser ces voix contestataires permet de faire la toute la lumière sur la nature réelle d’un pouvoir qui travaille à notre extinction. Le 24 août 2007, ce ne sont que mépris et violence que nous avons reçus de la part des représentants de l’Etat.

Dont acte.

EKAITZA

AGIR AU PLUS VITE

attentat à Guéthary le 3 juillet dernier

«Si les questions relatives au foncier et à l’immobilier sont réelles en Pays basque, rien ne justifie ces actes violents.» C’est ainsi que Battitt Queheille, président de la communauté des communes de Soule, s’exprimait lors du rassemblement qui s’est tenu à Athar- ratze le 11 août. Manifestation dont l’objectif était de dénoncer les actions violentes qui ont récemment visé des résidences secon-  daires et des véhicules à Ligi, Larrañe et Atharratze.

Soyons clairs, ce que cet élu appelle «les questions relatives au foncier et à l’immobilier» est source de violence au quotidien pour des milliers de femmes et d’hommes de notre pays. La façon dont cet élu, et avec lui nombre d’autres élus évoquent cette «ques- tion», est violente et méprisante. Combien de milliers de gens d’Iparralde vivent dans des logements insalubres ou inadaptés à leur situation familiale ? Combien de jeunes de ce pays désireux de s’autonomiser, ou de s’installer en ménage, voient-ils leur projet saccagé par la violente réalité du marché de l’immobilier ? Combien d’agriculteurs, de petits paysans, voient-ils leur projet profes- sionnel anéanti parce qu’incapables de réunir l’argent de leurs légitimes ambitions, les moyens financiers suffisants pour acquérir de la terre ? Il est insupportable, inacceptable, de voir ces élus se mobiliser pour dénoncer les conséquences, ô combien logiques, d’une politique irresponsable, attentatoire au bien-être des habi- tants de notre pays. Ces élus qui se disent inquiets de la recru- descence de la violence n’ont pas fini de s’inquiéter car la colère gronde. Face à l’insupportable quotidien du mal logé ou du deman- deur de logement «au long cours», certains ont choisi l’action directe, le cri lancé non comme acte désespéré, mais comme appel à la responsabilité de chacun.

C’est en premier lieu aux élus que s’adressent ces cris. Elus qui ont le pouvoir et le devoir d’assurer les conditions d’une vie digne pour toutes et tous. De ceux qui disent que la violence n’est pas la bonne réponse au bien réel problème de l’immobilier et du foncier, nous attendons des actes, un engagement fort, déterminé, continu, bref un positionnement cohérent. Il est temps, grandement temps, que celles et ceux dont la mission est d’organiser la vie de la société prennent les mesures qui s’imposent en matière de logement et de foncier. Sans quoi les cris se multiplieront et s’intensifieront.

EKAITZA