LES LIBERTES MALMENEES

Le procureur de Paris veut durcir les conditions de l’application la liberté conditionnelle de Filipe Bidart.

Demain, 21 février, Filipe Bidart est convoqué au Tribunal de grande instance de Paris, au service de l’application des peines, devant le juge d’application des peines chargé de son dossier.

La raison de cette convocation ? Une saisine de ce même juge en vue d’une éventuelle modification des conditions de la liberté conditionnelle de Filipe. Il n’est, bien sûr, pas dans les intentions du magistrat qui fait une telle requête d’élargir le champ des libertés de Filipe mais il s’agirait plutôt d’ajouter des contraintes sur des terrains tels que «le droit de manifester», «le droit de s’exprimer» et peut-être même des restrictions dans le choix de ses relations.

Il est absolument ahurissant que la décision de la Cour d’appel de Paris (qui avait fixé en février 2007 les conditions de l’application de la peine de Filipe) soit ainsi remise en cause.

Nous avions constaté lors de sa sortie de Clairvaux que la libération de Filipe avait été très mal accueillie par une partie de la classe politique. Il est certain que ceux-là ne désarment pas et sont experts dans la recherche des moyens qu’ils peuvent mettre en œuvre pour revenir, au moins en partie, sur le verdict du 1er février 2007.

Un premier essai a fait long feu : le procureur de Paris s’est vu débouter de son pourvoi en cassation rejeté par ladite Cour.

Filipe est maintenant confronté à une nouvelle parade du juge d’ap- plication des peines de Paris. Jusqu’à quand, jusqu’où peuvent-ils aller ?

La liberté déjà bien limitée puisque «conditionnelle» de Filipe, la liberté des citoyens est vraiment menacée. L’histoire est capable de reproduire des actes ayant pour conséquence des périodes si sombres qu’elles nous semblent peut-être à tort révolues. La liberté de penser, de parler, de manifester, la liberté tout court nous devons la défendre ardemment.

Celle de Filipe aujourd’hui, celle de tous demain.

Autonomia eraiki

ASKI !

éditorial d’Ekaitza n° 1114

La convocation qu’a reçue Filipe Bi- dart de la part du juge d’application des peines « compétent en matière de terrorisme », en vue d’une éventuelle modification des obligations de sa mesure de libération conditionnelle, est une inacceptable provocation. L’instrumentalisation par le pouvoir politique de l’appareil judiciaire – et plus particulièrement de sa fameuse section dite antiterroriste – en cette période pré-électorale est grossière et ne leurre personne.

Filipe qui, rappelons-le, a effectué 19 longues années de prison, se voit aujourd’hui -et pour encore longtemps – imposé une interdiction de vivre au pays basque, mais également est soumis à la nécessité de payer aux Fonds de garantie des victimes du terrorisme une faramineuse somme d’argent, n’en a donc pas terminé. C’est aujourd’hui à sa liberté d’expression, à sa liberté de manifester, à sa liberté de simple solidarité que Paris s’attaque. Nous disons que cela suffit !

L’acharnement répressif dont fait l’objet Filipe nous est insup- portable. Il nous faut le dire clairement. Nous attendons de la part de tous ceux qui sont attachés aux droits fondamentaux de la personne humaine une réaction à la hauteur de l’agression subit par Filipe. L’accumulation des mesures répressives touchant – au gré du calendrier électoral- Filipe et autres militant(e)s ne doit pas rentrer dans une normalité de traitement passée sous silence, passivement acceptée. Ne nous rendons pas complices par notre silence ou notre prudente neutralité de manoeuvres liberticides. Car demain, nous serons tous de potentielles victimes de pareils traitements.

Mais il sera trop tard. C’est aujourd’hui qu’il nous faut réagir et agir. Les « précédents » en matière de politique répressive sont toujours l’annonce de lendemains difficiles pour des populations toujours plus nombreuses, ne l’oublions jamais !

EKAITZA

INSULTE ET DIFFAMATION

[article d’opinion publié par Txomin Peillen dans le JPB]

Nous avons appris que, à Pau, pour la première fois dans no- tre histoire un chef d’Etat fran- çais a exprimé dans les mêmes termes que le dictateur Franco sa haine des Basques. À l’abri de son immunité. Il nous a dif- famés et insultés, nous accu- sant de barbarie et de racisme pour la raison que nous vou- lons défendre notre identité. Que pensent de ces propos inqualifiables les Basques qui ont en majorité voté pour lui ?

Voyons pour le racisme : il se présente sous deux formes ou la destruction des corps par le génocide (Allemagne nazie, Rwanda, Russie soviétique, Pol Pot cambodgien et les guerres ethniques africaines) soit par la destruction des esprits, des langues et des cultures ou ethnocide que la royauté et surtout quatre républiques françaises ont pratiqué dans les territoires conquis d’Alsace, Catalogne, Flandres et Pays Basque. (suite…)

PRESIDENT MILESKER? ETA IKUS ARTE !

Président, la démocratie m’autorise à vous interpeller directement…

C’est au sujet de votre intervention à la gendarmerie de Pau, le 22 janvier dernier…

Vous avez dit : « Considérer que les personnes qui ne sont pas basques sont de catégorie inférieure et n’ont pas le droit de vivre au Pays basque, c’est du racisme… » entre autres affirmations…

Je suis entièrement d’accord avec vous… sauf vot’ respect, vous paraissez complètement à coté de de la plaque, et comme diraient les potes dans les banlieues des grandes villes : « plus à coté de la plaque… tu meurs ! ». Bien sûr, ce n’est qu’une expression très populaire française, pas une menace… hé ! hé !

Président, je vous suggère de prendre du temps pour étudier un petit peu la culture basque… ça vous évitera de déraper dans la gadouille, et de passer pour un ignare aux yeux des peuples béarnais et basque ! Mais surtout, vous découvrirez que dans cette culture spécifique reconnue scientifiquement comme d’origine multimillénaire… tous les Basques sont nobles… (suite…)

UN VOEU? JUSTICE !

éditorial d’Ekaitza n° 1109

Ce début d’année ne varie pas des précédents. Chacun y va de ses voeux et de ses bonnes résolutions. Le phénomène risque d’ailleurs de perdurer bien au-delà de la période de transition entre la vieille et la nouvelle année. Car voici venu le temps de la campagne électorale, qu’elle soit municipale ou cantonale. Dans un tel contexte –nous le savons–, nous allons récolter une profusion de promesses, toutes plus alléchantes les unes que les autres. Comme beaucoup, nous pourrions nous satisfaire de simples déclarations d’intention et de projets d’amélioration au rabais, sur fond d’espérance tant bien que mal entretenue par un populisme décomplexé. Mais nous ne mangeons –et ne mangerons– pas de ce pain-là. Que cela soit clair pour tous. Tout abertzale mû par un idéal de justice ne peut que se sentir révolté par la situation qui nous est imposée. Révolté de constater combien la négation de notre identité se trouve accompagnée, encouragée, renforcée par des leurres et des mises en scène grotesques. Le Projet Pays Basque 2020, qui sera validé d’ici peu, entre dans la catégorie de ces procédés révoltants. Tout comme on ne guérit pas un corps malade en lui prescrivant des placebos, on ne revitalisera pas Iparralde en lui concédant des ersatz d’institutions ou de structures spécieuses, mais bien en lui appliquant un traitement spécifique, adapté aux maux dont il souffre. Et nous sommes de plus en plus nombreux à penser que seule l’autonomie politique est de nature à nous éviter une mort programmée par les décideurs parisiens et leurs relais locaux. Alors trêve de discours et de raisonnements fallacieux. Pour les abertzale, 2008 s’inscrit dans une logique de lutte et de résistance. Il en va d’abord de notre dignité nationale. Il en va ensuite de notre refus de subir plus longtemps une société aussi inégalitaire. Il en va enfin de notre absolue volonté de voir cesser les souffrances quotidiennes infligées par les États français et espagnol aux centaines de nos compatriotes presos et à leurs familles, aux exilés, aux réfugiés pourchassés…

En 2008, nous affirmerons encore plus haut et fort notre volonté d’exister !

EKAITZA

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