LA POLYNESIE

flag_of_french_polynesiaLa Polynésie – que les abertzale s’abstiendront de qualifier de « française » – est le seul territoire sous tutelle de la France à bénéficier d’un statut d’autonomie interne. Si les compétences dont dispose cet archipel, situé dans le sud de l’Océan Pacifique, dépassent de très loin celles, réunies, d’un Conseil régional et d’un Conseil général parmi les mieux dotés, elles font bien pâle figure comparé aux pouvoirs d’un Land allemand, d’un Canton suisse ou même d’une Communauté Autonome Basque. Nous l’avions bien compris avec les éclairages que nous avaient donné, lors du Forum sur l’Autonomie, en octobre 2008, nos amis polynésiens Keitapu et Thierry. Keitapu, alors Ministre de la mer, nous avait expliqué qu’en fait les compétences du territoire autonome se limitaient à une frange littorale… Paris ayant gardé la haute main sur la majeure part des eaux entourant l’archipel et donc des ressources halieutiques ou autres. On mesure, de la sorte, combien la conception française de l’autonomie est des plus étriquée et ne se départit pas d’une culture de la tutelle jacobine. (suite…)

VAL D’ARAN

448px-escut_de_la_vall_daransvgUn peuple qui a eu à subir la négation de ses droits nationaux historiques est sans doute plus à même de respecter ceux d’une minorité établie dans la sphère territoriale où il exerce une autonomie aux pouvoirs étendus. C’est ainsi que la Generalitat de Catalogne, rétablie par le statut d’autonomie de 1979, a considéré juste et naturel que le Val d’Aran de langue occitane gascone dispose des moyens de décider par lui même des affaires le concernant. Au premier plan des droits nationaux ainsi reconnus, le gouvernement autonome catalan a consacré le caractère officiel de la langue aranaise, non seulement sur le territoire du Val d’Aran, mais aussi sur l’ensemble de la Catalogne, dans le cadre des dispositions du statut d’autonomie rénové et étendu en 2006.

Par delà des viscissitudes historiques, les aranais ont eu la chance de se retrouver au bout du compte intégrés dans l’autonomie catalane. S’ils avaient été placés sous la coupe de la France… ils ne seraient pas aujourd’hui la seule entité territoriale à utiliser officiellement une forme d’occitan. Le triomphe de la justice et la lutte pour la reconnaissance et le rétablissement des droits historiques feront peut-être que dans un avenir pas trop lointain le Val d’Aran fera partie intégrante d’une Occitanie qui disposera de son auto-gouvernement, dans le cadre d’une Europe de modèle fédéral avancé qui aura tourné la triste page des Etats-nations, fossoyeurs des libertés de tant de peuples. (suite…)

LA CRIMEE

800px-flag_of_crimeasvgLe statut d’autonomie le plus poussé qui soit sera inopérant pour défendre et développer les intérêts nationaux d’un peuple devenu minoritaire sur sa propre terre. C’est la triste conclusion à laquelle on aboutit à la lumière de la tragédie vécue par les Tatars de Crimée. Ce peuple de langue altaïque a été, tour à tour, victime de l’expansionisme impérial russe, de l’assimilation forcée soviétique, de l’occupation allemande nazie, des déportations staliniennes massives, des luttes d’influence géopolitiques entre la Russie et l’Ukraine pour se retrouver à l’heure actuelle dans une situation de minorité luttant pour sa simple survie matérielle dans une entité autonome à majorité russe dans la République d’Ukraine. On conviendra que ce n’est pas un parcours enviable et s’il fallait n’en retenir qu’une seule leçon, ce serait qu’un peuple qui perd son identité culturelle – dont le vecteur premier est la langue – est exposé à subir la loi des autres sur sa terre originelle. Une perspective à laquelle les basques, d’origine et d’adoption, qui vivons sur les trois provinces du nord nous n’aurons la possibilité d’échapper qu’en recouvrant la plénitude de nos droits politiques et qu’en ayant en main les moyens institutionnels pour faire nos choix et pour conduire nos affaires. Cela s’appelle l’autonomie… mais encore faudrait-il que ce soit la notre ! (suite…)

LA GAGAOUZIE : UNE AUTONOMIE DANS L’ETAT MOLDAVE

La Gagaouzie : une autonomie dans l’état moldave

415455722Le colonialisme et l’impérialisme ont façonné, pour leur malheur, les destinées de bien des peu- ples à travers le monde. Chacun est conscient que la constitution des empires, au sens monarchi- que ou non, a été le tombeau des libertés collectives de tant et tant d’ethnies. Ce dont on a moins connaissance, c’est que l’éclatement de ces empires a pu donner naissance à d’autres situations d’assujétissement. Ainsi, la désintégration de l’Union Soviétique a permis l’accession à la souveraineté de la Moldavie dont la majorité de la population est de langue roumaine. Ce processus de désagrégation-reconstrution a pris au piége un peuple de langue altaïque, donc distinct du groupe linguistique majoritaire de la Moldavie : les gagaouzes. (suite…)

LES ILES ALAND – AHVENANMAA

Les Îles Åland – Ahvenanmaa

1970173899Le 26 avril de cette année avait eu lieu à Bayonne, à l’initiative de Batasuna, une conférence sur le territoire d’Aland et son statut d’autonomie dans l’ensemble finlandais. La députée au Parle- ment de la Finlande, Elisabeth Naucler, avait fait découvrir à l’auditoire un statut particulier et intéressant. L’article que nous reproduisons ci-après détaille certains des aspects les plus importants de cette configuration institutionnelle. L’autonomie des Iles Åland comporte ainsi un dispositif tout à fait particulier que l’on peut qualifier de politique d’unilinguisme car il consacre la primauté de la langue suédoise parlée par l´écrasante majorité des habitants de l’archipel. Cet aspect est développé dans le site en langue française dont nous vous donnons la référence en citation des sources. (suite…)